Décrit comme un génie au caractère bien trempé, c’est un homme décontracté qui nous reçoit. Après 5 ans les yeux rivés sur Avatar, Cameron brûle d’envie de parler de son film…

Avatar est un projet vieux de 14 ans…

Oui, j’ai écrit le script en 1995. Mais le film était technologiquement infaisable. Dix ans plus tard, cette histoire me trottait encore dans la tête. Des illustrateurs ont commencé à travailler sur l’aspect du film et des personnages, ce qui a convaincu la Fox de nous aider à créer notre studio virtuel. Nous avons produit 5 minutes de film pour nous convaincre que la technologie était au point, même si elle devait être améliorée. Et nous avons trouvé une bande de fous capables d’y croire!

Au-delà du western galactique, Avatar véhicule un message écologique, ce à quoi on ne s’attendait pas forcément…

Dès la genèse du scénario, c’est le thème qui me tenait à c£ur. J’ai dû me battre avec la Fox car les questions environnementales ne sont pas un sujet vendeur au cinéma… Ce thème m’a toujours concerné depuis l’âge adulte. Je suis conscient et terrifié par notre rapport à la technologie et ses conséquences sur l’environnement. Dans Terminator, il était déjà question de menace nucléaire. De manière plus évasive, Titanic est un combat entre les certitudes humaines et la force de la nature. Avatar n’est que le prolongement de tout cela.

Vous avez tourné en 3D et en images de synthèse, en motion capture, dans des morceaux de décors et devant des écrans verts. Pourtant, vos acteurs disent qu’ils y ont pris un plaisir fou…

Pour tout acteur, cela se rapproche davantage du théâtre. Vous n’avez quasiment pas de décors, pas d’environnement. Il s’agit de jouer avec votre corps, vos émotions et votre imagination. Je sais que Sigourney (Weaver) et Sam (Worthington) y ont pris beaucoup de plaisir. Zoe (Saldana), qui joue une alien Navi, a dû réapprendre à se mouvoir et à parler puisque nous avons créé de toutes pièces un nouveau langage.

Vous avez tourné le film en plusieurs fois, sur une période de 4 ans, faisant revenir périodiquement vos acteurs.

Je préférais tourner chaque grande séquence et la monter afin de faciliter le travail de Weta, la société d’effets spéciaux. Cela nous permettait également d’affiner les technologies sur lesquelles nous travaillions. Mais c’est une démarche totalement personnelle. La 3D et la motion capture n’ont rien à voir avec cela. J’ai vu Steven Spielberg sur le tournage de Tintin; il utilise la même caméra que moi. Mais sa méthode est différente, il a inventé sa propre technique. Nous sommes des précurseurs. Mais dans une dizaine d’années, la 3D sera une évidence pour tout le monde.

Jon Landau, votre producteur, évoque déjà Avatar 2 et 3

J’ai d’autres histoires à raconter sur Pandora, et nous avons les techniques et les décors. Si nous faisons d’autres épisodes, ils seront beaucoup moins chers à produire…

Rencontre Fabrice Leclerc

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content