Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Songwriter flamand, Gaëtan Vandewoude marche sur les traces de Bon Iver et des Fleet Foxes. Bientôt à l’AB et au D’Hiver Rock, à Tournai.

Il est le c£ur, l’âme et la voix d’Isbells. Un Bon Iver flamand. Un Fleet Foxes louvaniste installé depuis 4 ans dans le Limbourg au milieu des arbres fruitiers. Forcément, en se laissant bercer par les 9 ravissantes comptines folk de son premier album sorti l’an dernier sur Zeal Records, on est bien en peine de deviner que Gaëtan Vandewoude a appris la musique avec les Red Hot Chili Peppers. Pourtant, c’est en pensant à Chad Smith qu’il achète vers l’âge de 15 ans sa première batterie pour 5000 francs belges après un concert de scouts. A Flea qu’il se réfère quand il empoigne une basse. Et à Frusciante quand il se décide à tripoter une guitare.

 » La seule chose qu’on peut reprocher aux Red Hot, c’est leur chanteur« , rigole Gaëtan qui fera ses gammes dans 5 ou 6 groupes différents en écoutant Nirvana, Rage, Led Zep, The Cure, Bowie et en étudiant le jazz à Anvers. Le conservatoire, il n’y résiste qu’un an.  » Pour moi, la musique et l’école ne font pas bon ménage. J’ai toujours voulu créer. Jamais devenir un virtuose.  » En attendant, le premier album d’Isbells reste longtemps une collection de petites démos sans paroles sur lesquelles il n’ose poser la voix.  » J’avais du mal à m’imaginer sur le devant d’une scène. D’autant que quand je chantais fort, ça sonnait vraiment dégueulasse« , se moque de lui-même le trentenaire, affable, dans le Café d’une Ancienne Belgique où il jouera ce samedi 30 janvier devant quelque 2000 personnes. Il y partagera entre autres l’affiche avec The Low Anthem et Lou Barlow pour les 10 ans de l’émission Duyster sur Studio Brussel.

L’idée d’un disque se met à ronger notre homme il y a un peu plus de 2 ans. Gaëtan, qui a commencé à s’intéresser à des paroles en écoutant Dylan, couche alors sur papier des textes très personnels. I’m coming home est par exemple une lettre d’amour adressée à sa femme et sa fille tandis que Time’s Tickingparle de divorce. Une situation à laquelle ont été confrontés plusieurs de ses amis.

Home

Autodidacte bricoleur, artisan prometteur, Gaëtan se décide à enregistrer à la maison l’été dernier. Comme il l’avait déjà fait avec Ellroy et Soon.  » Le home recording, je ne connaissais que ça depuis 10 ans. Puis, c’est le meilleur moyen de travailler à petit budget. On a dû concilier nos agendas ma femme et moi mais j’aime l’idée qu’on entende ma fille, des voitures et des oiseaux sur l’album.  » Un disque dont il a trouvé la pochette en tapant « portrait » et « carte postale » dans Google Image.  » Il s’agit d’un porteur d’eau de Constantinople. Un visage pour ma musique que je préfère laisser parler« , explique le songwriter dont le nom n’apparaît strictement nulle part sur l’objet tant conseillé. A sa sortie, en octobre dernier, Isbells n’avait donné que 8 concerts. Tantôt enfoui sous les palabres de clients pendus à un bar, tantôt couvert par le bourdonnement d’une bruyante machine à Capuccino. Depuis, tout s’est emballé. Et si, comme certains ont pu le lui reprocher, Isbells n’a pas inventé l’eau chaude, rien n’est aussi agréable et réconfortant qu’un bon bain brûlant.

u www.myspace.com/theisbells

u Isbells, chez Zeal Records.

u Le 30/1 à l’AB (complet), le 3/2 à la FNAC de Bruxelles, le 20/2 au d’Hiver Rock (Tournai). Mais aussi un peu partout au nord du pays.

Julien Broquet

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