First Man

Quatre nominations, dans des catégories techniques exclusivement: l’Académie des Oscars s’est montrée moins généreuse avec First Man qu’elle ne l’avait été pour La La Land, le précédent opus de Damien Chazelle, cité à quatorze reprises et lauréat de six statuettes. Le film témoigne pourtant du talent hors norme du cinéaste de Providence, qui s’y risque sur le terrain de l’aventure spatiale avec autant de brio que lorsqu’il s’était emparé de la comédie musicale. Adapté de l’oeuvre de James R. Hansen, First Man dessine le portrait de Neil Armstrong (Ryan Gosling) qu’il double de la reconstitution du programme Nasa qui devait conduire l’astronaute à devenir le premier homme à poser le pied sur la Lune – » un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité« . Nul biopic classique pour autant, pas plus qu’une ode appuyée à la gloire de l’Amérique derrière l’incontestable success-story, le film oscillant entre ombre et lumière, à la conquête de l’espace se superposant son coût humain, tandis que l’image de l’icône publique se brouille de ses zones d’ombre et autres failles. Matière que Chazelle module avec maestria, signant un film dont la remarquable sobriété n’exclut ni l’ampleur -voir l’ouverture, immersive, ou la scène d’alunissage, miraculeuse- ni la densité dramatique, l’ivresse de l’espace s’y insinuant encore pour un résultat proprement soufflant -on pense à l’épatant The Right Stuff de Philip Kaufman. Copieux, les bonus de l’édition Blu-ray retracent avec minutie une aventure artistique fascinante, à la rencontre d’un Neil Armstrong dont Ryan Gosling souligne à raison combien il était  » étrange qu’on en connaisse si peu sur cet homme si célèbre » . Un must.

De Damien Chazelle. Avec Ryan Gosling, Claire Foy, Kyle Chandler. 2 h 20. Dist: Universal.

9

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content