Esperanzah! J2: Manu Chao, l’icône du festival

Próxima Estación: Esperanzah! © Marise Ghyselings
Marise Ghyselings Journaliste

La « fille de » Shankar envoûtante et Bigflo et Oli en machines à ambiance n’ont été que des mises en bouche avant celui qu’attendaient les 12.000 festivaliers ce samedi soir.

Il fallait arriver tôt ce samedi pour trouver une place de parking. L’avenue Charles de Gaulle était conquise sur plusieurs kilomètres par des centaines de voitures. Excusez-nous, les riverains. Plus de 30 minutes de marche pour les plus malchanceux et encore une longue file d’attente avant d’entrer dans le festival. Qu’est-ce que ne feraient pas les 12.000 festivaliers pour Manu Chao?

En attendant le parrain d’Esperanzah!, ils ont pu admirer le sitar d’Anoushka Shankar au Côté Jardin. Digne fille de son père, l’Indienne s’en démarque tout de même par sa musique moins traditionnelle et un engagement certain dans son dernier album Land of Gold qui est, pour elle, « un cri contre l’injustice. » Mêlés à cet instrument au son particulier et envoûtant, on ne peut qu’applaudir. Ceux qui n’avaient pas peur de perdre leur place se sont ensuite dirigés vers le Côté Cour pour Bigflo et Oli. « C’est qui ces deux-là? » Deux jeunes rappeurs venus de France, des machines à ambiance de moins de 50 kg qui se moquent d’eux-mêmes et se la jouent faux gangsta inoffensifs. « Tu dis qu’on n’a pas la gueule de l’emploi. T’as juste à nous donner l’heure et l’endroit!« 

21h30, Côté Jardin, c’est là que les choses sérieuses peuvent commencer. Déjà plein à craquer trente minutes avant le début du concert, voire même bien avant. « On est ici depuis le concert de celle avec la guitare bizarre, on se relaie pour aller aux toilettes ou chercher les bières mais sinon on n’a pas bougé« , nous explique un couple de fanatiques aux premières loges. Trente minutes plus tard, le Clandestino met à peine un pied sur scène que nos tympans explosent. Non pas à cause des baffles, mais bien des cris hystériques émanant des premiers rangs. Faut dire que Manu Chao à Esperanzah!, c’est le retour du fils prodigue. C’est l’un de ses concerts qui a donné envie aux organisateurs de créer le festival namurois en 2002. Le parrain se devait donc d’être présent pour son 15e anniversaire. Et comme à ses deux autres venues, il a sauté, sué sans jamais rien lâcher avec son groupe La Ventura. Même surdose d’énergie dans le public, vidé après deux heures.

Niveau musique, Manu nous a offert la plupart de ses classiques, parfois même deux fois. Ou bien on a confondu? C’est vrai qu’il recycle vite ses interventions, à coups de « On force la machine? » et autres « Oyoyoyo. » Mais, pas grave, l’énergie qu’il transmet à la foule prend le dessus. Poing levé ou contre son marcel Radio Bistrot, le collectif liégeois, le Franco-espagnol ne rate pas une occasion pour rappeler ses engagements. Fidèle à lui-même, il brandit même la vache noir jaune rouge du label Fairbel pour un lait équitable, accessoire du discours du fermier qui l’a précédé. « Pase lo que pase, sea lo que sea… Próxima Estación: Esperanza!« 

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