Pourquoi se priver? C’est gratuit, c’est bon pour le moral et personne ne vous blâmera si vous en faites des confettis dès le 15 janvier. Les bonnes résolutions, c’est un peu comme les rêves les plus fous, le genre de truc qu’on convoite toute sa vie sans jamais se donner les moyens de l’atteindre. D’ailleurs, des imprévus viennent toujours contrecarrer les projets initiaux, comme en fait l’expérience le vieillard bourru de Up, le dernier antidépresseur des laboratoires Pixar. Ne soyons donc pas petits joueurs. Pour nos 8 souhaits, on a mis le paquet puisque de toute façon nos v£ux resteront pieux…

1. Que Thierry Frémaux, sélectionneur du Festival de Cannes, réalisant sa méprise, implore Jaco Van Dormael de venir présenter son Mr Nobody en compétition pour l’édition 2010. Et que Jaco le héros remporte la Palme de la meilleure seconde chance. 2. Qu’Antoine de Caunes arrête de faire des films moyens. Et qu’à la demande expresse de Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF, il recoiffe sa banane de Didier l’embrouille pour venir secouer les prime time dominicaux assoupis du boulevard Reyers. 3. Que Leterme, entendant une nuit la voix de François Mitterrand – après tout, il chante bien la Marseillaise… -,commande le lendemain pour Bruxelles à Frank Gehry le plus ambitieux musée d’art contemporain jamais édifié, à Jean Nouvel un stade de football digne de la Liga et à Herzog et de Meuron une salle de concert qui laisse sans voix. 4. Que la fée clochette décrète un moratoire sur les morts illustres, particulièrement en danse, histoire d’éviter de décimer un peu plus le patrimoine corporel. Merce Cunningham et Pina Bausch la même année, c’est trop. Tout le monde marche déjà sur les pointes au paradis, inutile d’en rajouter… 5. Que le Michael Jackson qu’on a enterré en mondovision ne soit en fait qu’un de ses sosies autrichiens au c£ur fragile qui séquestrait le vrai depuis des années. Libéré des caves de Neverland, un homme à la peau noire et au nez légèrement épaté refait surface et concocte en deux temps trois mouvements le successeur de Thriller. 6. Qu’une panne électrique géante réduise au silence Facebook et Twitter. Et qu’ainsi privés de dessert numérique, les jeunes se rabattent en désespoir de cause sur les livres. Et là, magie de la littérature, le courant passe. Les librairies sont prises d’assaut, les écrivains adulés comme des rock stars. 7. Que le succès de Pigalle, la nuit décoince les producteurs et les patrons de télé. Libérés des chaînes, les scénaristes français nous pondent alors la série qui tue et va redonner un second souffle à un genre… Lost in translation depuis l’arrêt des Soprano, The Wire et consorts, la télé redevient fréquentable. 8. Last but not least, qu’Art Spiegelman reçoive le premier prix Nobel de bande dessinée. Retrouvez la chronique sur les séries télé de Myriam Leroy,

tous les jeudis à 8h45, sur

Par Laurent Raphaël

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