Dour J3: Début de Soirée pour Nuit de Folie

Hercules & Love Affair © Olivier Donnet
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Darkside, Hercules & Love Affair et Dorian Concept (aujourd’hui): les mises en bouche electro et raffinées de début de soirée se sont succédées ces trois derniers jours à Dour. Une manoeuvre napoléonienne pas innocente.

Les programmateurs et autres stratèges de l’horaire et de la géographie festivalière n’ont pas leur pareil pour déplacer les foules. Ces ingénieurs de la trotte donnent parfois l’impression de diriger les festivaliers comme des Lemmings. Mais c’est pour ton bien. La dernière édition du Primavera Sound de Barcelone plantait ainsi sa scène Adidas (criblée de groupes espagnols dont peu de gens se souciaient) à l’exact milieu du très long trajet nécessaire pour rejoindre les deux épicentres de l’événement catalan.

À Dour, ce Stratego musical se dessinait dès le premier jour. Pour appâter le chaland aux premières heures du day one sur le site, la progra balançait ainsi Romano Nervoso et Cheveu, une heure à peine après l’ouverture de ses portes. Le tout avant un chapelet de concerts franchement moins sexy (malgré Future Island).

D’aucuns regrettent qu’à Dour, passé minuit, nulle guitare ne se dandine plus sur scène. Rock’n roll is Dead. Mais ce samedi, comme lors des trois précédents débuts de soirée du festival, l’electro s’installait, elle, pourtant confortablement dans le festival. Rewind.

Jeudi, Darkside confirmait l’excellente impression qu’il avait laissée à Barcelone il y a quelques mois. Beats au ralenti, riffs de guitare électrique (une vraie), passages psyché… Nicolas Jaar et Dave Harrington gagnaient les faveurs du public sur un mariage électronique et organique. Un palmier gonflable en plastique géant qui danse. Une fille qui escalade (très haut) le premier poteau face à la scène. La soirée du jeudi était bien lancée.

Le lendemain, Hercules & Love Affair jouait lui aussi au chauffeur de soirée vers 19 heures. Painted Eyes et ses violons discoïdes sont imparables, tout comme le duo vocal derrière le micro. Culture gay forever. Heureux d’être là et hyper communicatifs, les deux chanteurs balançaient des ritournelles pop qui faisaient mouche. Dommage qu’au-delà de leurs singles, leurs chansons s’apparentent souvent à du gloubi boulga eurodance et nineties.

Ce samedi, ça continue encore et encore. Sur le coup de 18h40, Dorian Concept jouait au chauffeur de soirée. L’IDM du poulain de Ninja Tunes contaminait la foule pour la préparer à la soirée qui sera forcément digitale et hypnotique avec John Talabot. Le mix de Dorian, Autrichien aux airs de gamin joue la carte ludique. L’impression de faire face à un kid qui collé devant sa N.E.S. domine. Déjà présent pour les 25 ans du VK le 21 juin dernier, le blondinet (28 ans tout de même) sait y faire. D’un côté, un petit clavier qu’il martèle à une vitesse subliminique. De l’autre, une mixette. Des samples déstructurés, des pauses bien placées (avec des interventions au micro pour saluer le public). Dorian chauffe le public à blanc pour une nuit qui s’annonce de la même couleur.

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