Dimanche dernier, Reagan aurait eu 100 ans: un documentaire HBO abat les clichés

Où un Américain produit de la house berlinoise, Everything is a Remix, Ronald Reagan était plus complexe que les clichés ayant façonné sa légende, et Slate est méchant avec les vieux.

John Roberts. Un nom à retenir si vous aimez la house-music lascive, mélancolique, hantée, droguée, un peu expérimentale et même quasi intello sur les bords. La house-music allemande, en somme, et cela ne tient donc pas vraiment du hasard que cet américain natif de l’Ohio soit justement signé sur Dial, très estimable structure teutonne qui a déjà sorti des disques de Lawrence, Pantha du Prince et autres Efdemin. Sa musique répond aux mêmes ambitions, relève d’un savoir-faire, d’envies et de visions similaires. Tout cela l’an dernier incarné sur Glass Eights, album plutôt bien côté par les connaisseurs. Dummy a interviewé ce Berlinois d’adoption et si affinités, il y a son MySpace à découvrir dans la foulée…

Interview: http://www.dummymag.com/features/2011/01/25/john-roberts-interview-in-and-out-of-harmony-over-time-/
MySpace: http://www.myspace.com/jrplaysthehits

Si Everything is a Remix peut donner l’impression d’enfoncer les portes ouvertes en rappelant que dans la sphère de la pop-culture, le recyclage est permanent (rien ne se crée, rien ne se perd), le mini-documentaire bénéficie toutefois d’une argumentation documentée et imparable. C’est en effet une chose de savoir plus ou moins vaguement que les Anglais de Led Zeppelin pillèrent le blues des Noirs américains et que Star Wars remixe allègrement le cinéma japonais des années 50/60, les archétypes mythologiques et les feuilletons de SF des années 30. Cela en est une toute autre que de voir défiler sous ses propres yeux les exemples concrets et illustrés de ces vols non crédités. Everything is a Remix entend prendre le temps de quatre épisodes pour constater le sampling généralisé de notre époque. Aujourd’hui, seuls les deux premiers sont déjà en ligne. Et génèrent un beau buzz…

http://www.everythingisaremix.info/

S’il avait été encore vivant, Ronald Reagan aurait fêté ce dimanche dernier son centenaire. Président parmi les plus populaires de l’histoire des Etats-Unis, parmi les plus polémiques aussi, surtout en Europe, cela valait bien que la télé américaine rappelle qui était vraiment le cowboy de série B devenu flingueur de la Guerre Froide et légende de l’ultra-libéralisme. Auteur d’un documentaire commandité par HBO, Eugene Jarecki abat quelques clichés (Reagan a amnistié énormément d’immigrés illégaux, par exemple) et va même, pour la démonstration par l’absurde, comparer sa façon de gérer son image publique à l’envie de Matt Damon de se prendre pour Jason Bourne même loin des caméras. Sarah Palin, par contre, en prend pour son grade…

http://nymag.com/daily/entertainment/2011/02/eugene_jarecki_reagan.html

Un peu de méchanceté, pas forcément gratuite, voire même jubilatoire puisque s’attaquant à George Lucas, aux Rolling Stones, à Dustin Hoffman et à quelques autres vieillards qui soit ne sont plus l’ombre de ce qu’ils ont été, soit radotent les mêmes idioties depuis parfois plus de 40 ans. C’est chez Slate, in english, un peu facile. Un peu vrai, aussi…

http://www.slate.com/id/2283674/

Serge Coosemans

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