De mémoires ****

© National

Hubert, petit flic du village fictif de Brasseiges, situé en Wallonie picarde, aurait aimé profiter de sa “pension sans galons”, mais la maladie d’Alzheimer, ce “marathon avec une ligne d’arrivée qui recule”, s’installe et efface, petit à petit. Alors l’idée lui vient au Colruyt, le jour des courses avec Jocelyne: lui qui voulait “incarner le bien” emportera un salaud avec lui, avant de sombrer, histoire de rétablir les comptes. Reste à choisir le salaud à tuer: Kim Jong-un et Omar el-Bechir sont difficiles à atteindre, Donish dit la Raie, le petit mafieux du coin, pourrait faire l’affaire, avant qu’un tueur d’enfants n’apparaisse dans le tableau et que des lettres anonymes lui parviennent: “Nous savons”. Hubert va devoir bien choisir et essayer de s’en souvenir car “tuer n’est pas une mince affaire, et une erreur de casting n’était pas récupérable. Lui, le flic sans exploit, ne pouvait pas rater sa sortie”. Et Olivier Bailly, cofondateur de la revue Médor le jour et romancier la nuit, ne pouvait pas rater ce polar, qui n’en est pas vraiment un malgré sa dose de twists et de coups de théâtre et qui a traîné trop longtemps dans ses tiroirs. De mémoires est avant tout un formidable et éprouvant roman d’amour, en plus d’une brillante tentative de raconter une mémoire qui lâche et qui s’emmêle les chapitres.

D’Olivier Bailly, éditions Academia, 186 pages.

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