Un été mitigé pour le secteur du divertissement

En respectant les mesures sanitaires, le parc d'attraction Walibi peut accueillir jusqu'à 7.000 personnes par jour.
Stagiaire Le Vif

L’  » été Covid  » fut un été particulier. Entre limitations du public et règles sanitaires, les acteurs du divertissement et des loisirs ont passé un été mitigé. Avec tantôt des gagnants et tantôt des perdants. Coup de sonde dans les différents secteurs.

Après un mois de juillet assez aisé, malgré un tronçon de la rivière fermé, le kayak sur la Lesse a connu un mois d’août compliqué. D’abord, de nouvelles mesures sanitaires communales ont réduit le nombre de visiteurs. Ensuite la navigation a été interdite, pour cause de sécheresse et de canicule. « En moyenne, nous avons pu accueillir 30% du public qu’on aurait pu recevoir en temps normal. Nous n’avons malheureusement pas pu accueillir les groupes comme les sorties d’entreprises, les brûlages de culottes et les sorties scolaires », explique l’administrateur de Dinant Evasion, qui gère l’exploitation des kayaks sur la Lesse, Olivier Pitance. Il espère « un bel été indien avec des couleurs, pour attirer encore un peu de monde, avant la fermeture fin octobre. »

30% par rapport au public habituel, c’est ce que chiffre aussi Pairi Daiza, parc animalier à Brugelette. « A certains moments, la demande a dépassé l’offre, et nous avons dû refuser des personnes », note la porte-parole Claire Gillissen. Durant la semaine de canicule du mois d’août, moins de personnes se sont rendues au parc. En juillet, la jauge du nombre de personnes que le parc pouvait accueillir a progressivement augmenté. Durant un week-end de fin juillet, trop de personnes étaient présentes pour pouvoir respecter correctement les distanciations sociales, et la jauge a dû être réduite à nouveau. « C’est une saison très compliquée, on vit au jour le jour et on est prêt à s’adapter », conclut la porte-parole.

Le parc d’attraction Walibi, à Bierges, fonctionne aussi avec une jauge pour calculer le nombre de personnes pouvant être admises par jour. Cette jauge est progressivement montée de 3.000 à 7.000 personnes. « Nous avons pu atteindre ce nombre maximal qu’à trois ou quatre occasions. On général, nous comptons entre cinq à sept mille entrées par jour », explique Justine Dewil, porte-parole du parc. A part quelques groupes organisés, comme les scouts, le parc n’a pas pu recevoir des événements d’entreprises et d’autres grands groupes, qui sont aussi une grande partie des entrées. Somme toute, le manque de public par rapport à 2019 serait de 50%.

L’organisation d’événement privatifs, ainsi que l’accueil de grands groupes, notamment pour des visites guidées, ont aussi manqué aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique. « Le mois de juin a été catastrophique. En juillet, nous avons pu accueillir 16.000 visiteurs, ce qui représente 30% par rapport à un mois de juillet d’une autre année », évalue le porte-parole des musées Samir Al-Haddad. Seuls les Musées Old Masters et Magritte ont d’ailleurs été ouverts. Les touristes internationaux, représentant 60% des visites, ont aussi manqué au rendez-vous. La perte pour les mois de mars à juillet est estimée à hauteur de 1,7 million d’euros.

Films indépendants

« Grâce à un public amateur de cinéma, pur et dur, nous avons pu limiter la casse », estime Eric Franssen, du cinéma Palace à Bruxelles. Le cinéma a pu accueillir environ 70% du public, par rapport aux chiffres de 2019. 5500 pour juillet et 6.400 pour août, contre 7.500 et 8.600 pour ces deux mois l’année d’avant. « La campagne de la Fédération Wallonie-Bruxelles des billets à 1 euro nous a donné un coup de pouce. Environ un quart des personnes sont venues en profitant de cette offre », compte Eric Franssen. Il observe aussi la situation pour les plus grands cinémas : le public se plaignait du manque de sorties de nouveaux films, à cause de reports par les grands groupes, dû à la crise de Covid-19. Ce qui a présenté une véritable aubaine pour attirer le public au Palace, qui diffuse des films de réseaux indépendants, et a pu présenter de nouveaux films toutes les semaines. La programmation d’anciens films a aussi permis d’attirer des spectateurs. « Avec Le Miroir, film de 1975, nous avons pu faire 1200 entrées, et nous avons même dû refuser des personnes ». D’autres films porteurs ont été Eté 85, ou encore Tenet, sorti récemment.

Un été satisfaisant constate aussi l’Aventure Parc à Wavre, parc accrobranches. « Au mois d’août nous avons enregistré un record : 15.000 entrées. Cela nous a permis de rattraper un mauvais mois de juin, à 5.000 entrées uniquement », se réjouit Yannick Visart, responsable du parc. Ce lieu de divertissement tourne à plein régime, mais a cependant pu constater un changement dans le public. Surtout des petites familles s’y sont rendues, où les autres années beaucoup de sorties d’entreprises et d’écoles étaient organisées. Malgré un mois d’août record, Yannick Visart estime des pertes de 30 à 50% sur toute l’année, à cause de la fermeture au printemps, et du manque des classes scolaires en automne.

Le même changement de public constate le responsable du Wavre Indoor Karting Amandio Paz. Où l’année passée une grande partie des visiteurs était des événements corporate avec une cinquantaine de personnes, cette année il y a uniquement eu des visiteurs individuels. Le nombre de visiteurs égale environ celui de l’année 2019, sur la période estivale. « Il y a eu un véritable engouement pour le karting. Dans les recherches autour des sports d’adrénaline sur Google, nous avons vu que le karting était numéro un. Nous avons aussi reçu beaucoup d’appels et de mails », se réjouit le responsable de l’entreprise créée il y a deux ans et demi.

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