Voyage dans les salons de dégustation de pâtisseries de Bruxelles, Liège, Gand, Berlin, Vienne et Budapest. Dans des ambiances feutrées se racontent les vies des clients et des pâtissiers, mais aussi l’histoire de ces établissements, souvent confrontés à la Grande Histoire.
A la recherche du fil rouge égaré. Confidence: on ne sait toujours pas vraiment quoi penser de ce documentaire sucré signé Daniel De Valck. Parce qu’on ne sait toujours pas exactement où le réalisateur a voulu en venir. Vraiment. C’est en lisant, a posteriori, la notice explicative proposée par la RTBF que la chose s’éclaire un peu davantage: Daniel De Valck a voulu nous emmener dans les salons de dégustations de Bruxelles, Liège, Gand, Berlin, Vienne et Budapest. Opportune précision, le documentaire allant à peu près dans tous les sens, se faisant tour à tour déroutant, poétique et mystérieusement bordélique.
On passe en effet allègrement de la fabrication de la pâtisserie aux anecdotes de la Grande Histoire, sans compter une histoire du sucre, des récits de vies simples, des souvenirs, des considérations philosophiques, des témoignages de garçons de cafés ou de vieilles dames réunies autour de leurs gâteaux favoris, etc. Bref, un peu fourre-tout, le film nous permet évidemment, grâce aux qualités de ses défauts, de capter çà et là quelques moments fort tendres et touchants. Les odeurs et les consistances des aliments, qui rappellent des instants privilégiés de l’enfance, pendant ou après les privations de la guerre. Ou ce trio d’amis hongrois, installé de longue date à Vienne et qui s’épanche à la fois sur la camaraderie du monde et sur les raisons qui poussent les êtres à se réunir dans les cafés.
La seule manière d’appréhender ce documentaire est donc de n’y point chercher de cohérence, en se laissant voguer au fil de l’esprit un peu dispersé de son auteur.
Un moment de douceur, 22.55 sur La Deux.
Documentaire de Daniel De Valck.
Guy Verstraeten
