On n’est pas couché

Le « saturday night show » de France 2 a renouvelé son casting en espérant attirer de nouvelles personnalités sur son plateau (les anciens molosses étaient répulsifs pour les people non kamikazes), et y faire souffler un vent de fraîcheur.

C’était probablement l’intervention la plus pertinente de l’humoriste Jérémy Ferrari, ce samedi 3 septembre: « C’est sûr que ça va être dur de les oublier, les Eric. Ils avaient installé un niveau dans l’émission… Ça va être terrible pour vous de passer après ça. Nous on passe après Jonathan Lambert, alors… » Et effectivement, si le premier sketch du nouveau duo comique Tsamere-Ferrari, plutôt plat, s’inscrivait relativement bien dans la lignée de son surestimé prédécesseur, les « snipeuses » Audrey Pulvar et Natacha Polony ont imprimé un autre style à la place chauffée par Zemmour et Naulleau. Moins flamboyant, moins piquant, plus pépère (mémère ?)… La twittosphère s’est déchaînée en 140 caractères à ce sujet, samedi soir (morceau choisi): « Natacha Polony & Audrey Pulvar se lancent chez #Ruquier pour #Onestpascouché, autant d’énergie qu’une Tea Party dans une maison de retraite. » Bien sûr, il est un peu tôt pour émettre un jugement définitif sur la prestation des nouvelles pouliches de Ruquier, mais il semble établi que le clash, la mauvaise foi crasse et le dézingage à tout va, ce ne sera pas pour elles. Mais est-ce vraiment à déplorer?

Sur le Colonel Reyel, par exemple, les 2 journalistes auraient pu se vautrer dans la facilité en se moquant de l’indigence des paroles de la nouvelle idole pop des jeunes… Au lieu de quoi elles ont écouté l’album, éteint des polémiques, et ricané gentiment… Leur regard n’était pas moqueur a priori: c’est appréciable dans une émission dont on pouvait à l’avance prédire le déroulement, tant les 2 Eric reproduisaient chaque semaine le même schéma.

Le « saturday night show » de France 2 a renouvelé son casting en espérant attirer de nouvelles personnalités sur son plateau (les anciens molosses étaient répulsifs pour les people non kamikazes), et y faire souffler un vent de fraîcheur. Tant qu’on y est, il aurait pu également sucrer le monologue introductif de Ruquier, qui, depuis plusieurs années, ne fait rire que lui-même et le chauffeur de salle…

Myriam Leroy