Le culte des seins

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Objet de fantasmes pour les hommes, d’inquiétude, de complexe, de fierté ou de pouvoir pour les femmes, le sein est décortiqué de long en large dans ce documentaire signé Laure Michel. Un documentaire qui, allant un peu dans tous les sens, multiplie les approches et les points de vue, mais perd finalement quelque peu le spectateur.

« Le sein ne perdra jamais son pouvoir dans notre société », assène d’emblée une écrivaine américaine, dans un pays qui entretient un rapport plutôt schizophrène avec le concept d’effusion poitrinaire: il suffit de se replonger en 2004 quand, dans un geste probablement moins spontané qu’il n’y parut, Justin Timberlake dévoila le sein droit de Janet Jackson en plein Superbowl, l’événement sportif le plus médiatisé outre-Atlantique. Cachez ce sein que les enfants ne pourraient voir…

Du néo-burlesque aux vieilleries kitsch de Russ Meyer (la série des Vixens) en passant par la mode, Olivia Ruiz, Diane Tell, les Gérard, Angela Merkel ou Philip Roth, la réalisatrice accumule les témoignages, les contextes, les supports, les époques. Ce qu’elle gagne en richesse d’angles et d’intervenants, elle le perd malheureusement en cohérence et en clarté du message. Comme si elle courait derrière un vrai point de vue, une vraie thèse construite, histoire de remplir les 52 minutes qui lui étaient imparties.

On se moque un peu, à vrai dire, de savoir qu’Olivia Ruiz porte des push-up. Effleuré, le thème de la poitrine opulente comme ancien signe bourgeois ou comme objet rassurant en temps de crise aurait notamment mérité davantage de précision. Certes, on sort du Culte des seins muni d’une série de points de repère intéressants, mais également avec l’impression, un peu décevante, d’être passé à côté de quelque chose.

Le culte des seins, 22.20 sur Arte.

Documentaire de Laure Michel.

Guy Verstraeten

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