Florence Foresti – Motherfucker

Florence Foresti, rythmée comme une lambada, parvient à parler d’elle avec une efficacité redoutable. Sa force, elle est là, dans cette cadence infernale, dans ce véritable sens du jeu, du mouvement, des gestes et de l’enchaînement.

Florence, elle est un peu l’icône nostalgique et vivante de l’ancien humour. Enfin pas de l’humour si old-school qu’il en interpréterait des personnages, avec des costumes, façon Elie Kakou ou Les Taloches. Non, cet ancien humour de spectacle, avec interprétation, sketches en bonne et due forme, grande scène et grand public (à Bruxelles, pour le coup), applaudissements pendant les respirations. Pas de stand-up donc. Pas d’incrustation banlieusarde dans les canons du rire hexagonal. Mais une forme intermédiaire où la Florence, rythmée comme une lambada, parvient à parler d’elle avec une efficacité redoutable. Sa force, elle est là, dans cette cadence infernale, dans ce véritable sens du jeu, du mouvement, des gestes et de l’enchaînement. De l’autodérision aussi. Ce spectacle, Motherfucker, a cartonné les chiffres DVD à sa sortie, confirmant le succès engrangé durant la tournée. Florence y parle de sa grossesse, de son accouchement, de sa maternité. De la compatibilité de cette maternité avec ses envies (ou nécessités) de néo-célibataire, avec ses gueules de bois et ses vieux plans drague pourraves. Une tranche de la trentaine finissante qu’elle exprime avec plus de talent que de facilité: Florence Foresti est douée, très douée, malgré des passages plus attendus et quelques lourdeurs. Pas pour rien qu’elle est l’une des humoristes les plus recherchées de France. La trajectoire de cette Lyonnaise d’origine, 38 ans au compteur, a de fait dépassé depuis longtemps l’agaçante « bande à Ruquier » pour prendre une tournure in-dividuelle couronnée de réussite. Ce qui devrait, pour TF1, assurer un petit succès de 2e partie de soirée, pour cette diffusion intégrale.

Guy Verstraeten