Entre les murs

François est un jeune professeur de français dans un collège difficile. Il n’hésite pas à affronter Esmeralda, Souleymane, Khoumba et les autres dans de stimulantes joutes verbales, comme si la langue elle-même était un véritable enjeu. Mais l’apprentissage de la démocratie peut parfois comporter de vrais risques.

ENTRE LES MURS, CHRONIQUE DE LAURENT CANTET. AVEC FRANÇOIS BÉGAUDEAU (FRANÇOIS), NASSIM AMRABT (NASSIM) ET LAURA BAQUELA (LAURA). 2008.

Ce dimanche 15 mai à 20h35 sur France 2.

Ce fut une Palme d’Or surprenante, audacieuse, contestée. Un film sur l’école posant quelques bonnes questions sur l’enseignement en France (mais qui se posent aussi en Belgique francophone), et tentant d’y répondre en évitant à la fois les excès d’angélisme -typique chez nous- et de réprobation -fréquentes chez nos voisins français. Auteur des excellents Ressources humaines et L’Emploi du temps (un petit chef-d’oeuvre), Laurent Cantet s’était déjà largement imposé comme un réalisateur de talent, puisant son inspiration dans de vraies questions de société. Abordant sans a priori le crucial sujet de l’école, il nous offre un film d’une belle générosité. Le cinéaste s’est largement inspiré du livre de François Bégaudeau, un jeune professeur qui témoignait de son expérience personnelle… et que Cantet a invité a interpréter lui-même le personnage du prof dans le film. Nous le suivons dans le huis clos d’une salle de classe, où un enseignant cherche le meilleur moyen pour capter l’attention d’élèves pas forcément faciles. Tous non professionnels, les interprètes ont participé à des ateliers durant de longs mois avant de tourner un film où leur jeu très spontané fait merveille. Tout en restant une fiction, Entre les murs trouve dans cette manière de procéder une qualité quasi documentaire, d’un réalisme criant. Certains pourront reprocher à Cantet et Bégaudeau de ne pas montrer les pires dérives de l’enseignement en crise et des rapports entre élèves et professeurs. Mais son film évite tout de même nombre de clichés, et développe un propos qui interpelle puissamment. Tant il parle d’un sujet déterminant tout l’avenir de notre société. A noter que la précédente Palme d’Or française remontait à… 1987, quand triompha (dans une contestation bien plus forte) le film de Maurice Pialat Sous le soleil de Satan.

Louis Danvers

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