Critique

Domicile conjugal

Pièce centrale du triptyque consacré par François Truffaut à son alter ego Antoine Doinel, ce film est un savoureux moment de cinéma.

DOMICILE CONJUGAL, COMÉDIE DE FRANÇOIS TRUFFAUT. AVEC JEAN-PIERRE LÉAUD, CLAUDE JADE, DANIEL CECCALDI. 1970. ***

Ce lundi 20 février à 20h35 sur Arte.

Suite de Baisers volés, et réalisé avant L’Amour en fuite (qu’Arte a programmé juste après, ce même soir), Domicile conjugal est la pièce centrale du triptyque consacré par Truffaut aux amours de son héros et alter ego de fiction Antoine Doinel. Ce dernier a épousé Christine, et les jeunes mariés ne tarderont pas à avoir un enfant, prénommé Alphonse (qui sera « Victor Hugo ou rien! »). La paternité n’empêchant pas Antoine de donner un 1er coup de canif dans le contrat, pour les beaux yeux bridés d’une Japonaise…

Moins enlevé, inspiré, que Baisers volés, Domicile conjugal n’en est pas moins une oeuvre vibrante et attachante, où Truffaut fait preuve d’humour mais aussi d’une mélancolie certaine devant le temps qui passe, les élans ternis par la routine, les désirs en décalage et cette réalité qui n’est jamais aussi belle que les films ne la montrent. Comment le quotidien piège l’imaginaire, le cinéaste français le dit sans emphase, à petites touches de sentiments très justes. Jean-Pierre Léaud EST Antoine Doinel, autant si pas plus qu’il le joue. Et la frêle Claude Jade lui fait une épouse de qualité, musicale dans ses gestes comme elle l’est dans son métier de professeur de violon. A voir ou à revoir, en savourant.

Louis Danvers

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