Critique

[À la télé ce soir] Metallica. Through the Never

James Hetfield © Metallica
Massimo Urbinati Journaliste

Chevauchée grand-guignolesque cadencée par les déflagrations d’un groupe en roue libre, ce concert-docu-fiction-démonstration de force est conçu comme une immersion cinématographique totale.

On a tendance à zapper que 99,9 % des groupes ont émergé du garage ou de la remise branlante au fond du jardin. Metallica, aussi énorme qu’un groupe puisse l’être, a transpiré dans un sous-sol humide, tourné dans un van pourri et braillé dans les rades les plus crapoteux pour accéder au trône. Confortablement assis sur une montagne de fric, les gaillards, via Some Kind of Monster, documentaire hallucinant, ont voulu prouver au peuple qu’ils étaient toujours des êtres humains, en proie aux doutes les plus existentiels. Même si on ne les plaignait pas trop, l’effet fut boeuf. En réaction à cet hyperréalisme un brin voyeuriste, Through the Never, d’une débauche technique ahurissante, se permet toutes les extravagances. Chevauchée grand-guignolesque cadencée par les déflagrations d’un groupe en roue libre, ce concert-docu-fiction-démonstration de force est conçu comme une immersion cinématographique totale. Que le passage en format télé estompera forcément quelque peu. Tout cela n’est pas très fin? C’est exactement ce qu’on leur demande.

Documentaire de Nimrod Antal. ***

Ce vendredi 18 novembre à 23h15 sur Arte.

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