Critique

[À la télé ce soir] La Route d’Istanbul

Astride Whettnall © Hassen Brahiti
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Ce téléfilm réalisé par le cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb évoque une problématique ô combien brûlante, celle des jeunes Occidentaux qui partent en Syrie.

Présenté en avant-première au Panorama de la Berlinale 2016, ce téléfilm réalisé pour Arte par le cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb (Indigènes, London River) et coscénarisé par Yasmina Khadra évoque une problématique ô combien brûlante, celle des jeunes Occidentaux qui partent en Syrie. Qu’il s’agisse ici d’une jeune femme belge n’ôte évidemment rien de la charge émotionnelle qui se dégage de cette situation intelligemment négociée. On y découvre comment Elisabeth, infirmière de profession installée avec sa fille Elodie au bord d’un plan d’eau, va apprendre, stupéfaite, que cette dernière a tout laissé derrière elle. A la police, on lui apprend qu’elle a été signalée à la frontière turco-syrienne, et que, par conséquent, elle est partie faire le djihad. Suivant les conseils prodigués par des mères plongées dans la même situation, Elisabeth va tout faire pour garder le contact avec sa fille. Avant de se décider d’aller la rechercher, seule, sans appui. Cette quête, Rachid Bouchareb nous la montre sans artifice, avec une sobriété qui sert la dureté du propos autant qu’elle lui ôte un véritable ampleur romanesque. Sèche, la prestation remarquable de la Belge Astrid Whetnall (vue dans les films de Vincent Lanoo ou de Stefan Streker) rend parfaitement le désarroi et l’impuissance d’une mère qui ne s’avoue pas vaincue, pour un téléfilm âpre, mais forcément utile.

TÉLÉFILM DE RACHID BOUCHAREB. AVEC ASTRID WHETNALL, PAULINE BURLET, PATRICIA IDE.

Ce vendredi 22 avril à 20h55 sur Arte.

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