Critique

[À la télé ce soir] Félix et Meira

Félix et Meira de Maxime Giroux © DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Maxime Giroux nous présente deux êtres entre lesquels va naître quelque chose de difficilement réductible à une banale liaison amoureuse.

Etonnante rencontre que celle de Meira, jeune mère de famille juive orthodoxe, et de Félix, solitaire un peu excentrique, dont les pas vont se croiser dans leur quartier de Montréal où vit une communauté hassidique. Maxime Giroux nous présente ces deux êtres tellement dissemblables (leur seul point commun au départ étant d’aimer le dessin) et entre lesquels va pourtant naître quelque chose d’aussi progressivement fort que difficilement réductible à une banale liaison amoureuse. Le réalisateur québécois de Demain et de Jo pour Jonathan les fait se rapprocher dans la froideur d’un hiver enneigé. Félix se laisse vivre d’un argent qu’a laissé un riche paternel défunt et défaillant, Meira suit la voie de rituels de vie aussi précisément cadrés que ceux de sa religion. Lui le marginal qui ne nourrit pas de projet va en former pour deux. Elle qui accepte les interdits de toute sorte va trouver le courage d’oser les braver… Hadas Yaron et Martin Dubreuil ont dans leur jeu et leur être quelque chose de beau, de fragile et de juste. La caméra de Giroux leur sourit sans poser de jugement irrévocable sur ce et ceux qu’ils fuient. On goûte cette échappée belle aux couleurs de romantisme et de mélancolie, alliant ironie et tendresse avec un art subtil.

DE MAXIME GIROUX. AVEC HADAS YARON, MARTIN DUBREUIL, LUZER TWERSKY. 2015.

Ce mercredi 2 août à 22h30 sur Arte.

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