[À la télé ce soir] Elisabeth II, la révolution d’une reine

Pour Elisabeth II, héritière d’une tradition ancestrale, la couronne fut lourde.

Celle qui dut accepter son encombrant destin à l’âge de 25 ans fut dévouée à ses responsabilités, affichant un sens inné de la distance qui caractérise la famille royale britannique, hors d’atteinte et insensible. Mais dans un monde qui se modernise, incarne-t-elle encore la grandeur nationale ou l’immobilisme le plus boiteux? Les années 90 vont bousculer une à une les certitudes royales. Les privilèges venus d’un autre siècle, le divorce de Charles et le décès de Diana feront bouillir les tabloïds et dérouiller la monarchie. C’est ici que le reportage de Pierre Hurel, à quelques encablures des sempiternels portraits de têtes couronnées, prend tout son sens. Cette transition subtile entre la façade inébranlable et le dépoussiérage des conventions. Agréablement documentée et rythmée, on se surprend à savourer cette entreprise de reconquête maternelle. Quitte à carrément inviter Black Sabbath ou à s’afficher publiquement avec James Bond. No future? Allez savoir.