Critique

À la télé ce samedi soir: Gérard Depardieu, l’homme dont le père ne parlait pas

Gérard Depardieu © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le monstre sacré Depardieu, le documentaire du psychanalyste Gérard Miller et d’Anaïs Feuillette l’ausculte sous toutes les coutures.

Quand il ne se remplit pas les poches avec des publicités ridicules pour une banque ou du ketchup, il irrite la France en déménageant à Estaimpuis pour éluder l’impôt. Fait la fiesta avec Poutine, danse avec le président tchétchène et tourne un clip avec la fille d’un despote ouzbek (Karimov)… Homme de pouvoir fasciné par les chefs d’état et les dictateurs, ami de démocrates et de tyrans, qu’ils soient de gauche ou de droite d’ailleurs, Gérard Depardieu s’est souvent manifesté ces dernières années par des déclarations intempestives et des passages à l’acte méchamment à côté de la plaque… Toujours dans les mauvais coups en ce compris dans ses entreprises commerciales foutraques à mille lieues des décisions soupesées d’un homme d’affaire averti, Gégé n’en est pas moins l’un des derniers monstres sacrés du cinéma français. Et ce monstre sacré, le documentaire du psychanalyste Gérard Miller et d’Anaïs Feuillette (qui en avaient signé un autre sur Dominique Strauss-Kahn, justement incarné par Depardieu à l’écran) l’ausculte sous toutes les coutures.

La productrice Sylvie Pialat, Pierre Richard, Marie Gillain, le directeur de la cinémathèque, Delépine et Kervern, Bertrand Blier, Jean Benguigui ou encore le réalisateur Guillaume Nicloux brossent de leurs commentaires le portrait de cette force animale qui a vécu une enfance à la Zola, grandi dans une famille nombreuse et très pauvre avec un père qui ne savait ni lire ni écrire et ne parlait pratiquement pas. Un de ces hommes que le vélo ramenait plus souvent que lui ramenait le vélo…

La petite délinquance et les sales boulots, les gentilles bagarres avec les flics qui l’envoyaient au cachot. Les pères spirituels, paternel d’ami et prof de théâtre, le travail des mots qui lui ont tant manqué quand il était petit ou encore la conversion momentanée à l’Islam après avoir vu le seul concert d’Oum Kalsoum en France. Mais aussi Truffaut, Deneuve, Le Dernier Métro, les années 80, le cinéma populaire. Carmet, Varda, Duras, Barbara… Gérard Depardieu, l’homme dont le père ne parlait pas raconte sans juger la vie d’un homme qui en a eu mille.

DOCUMENTAIRE DE GÉRARD MILLER ET ANAÏS FEUILLETTE.

Ce samedi 14 mars à 22h40 sur La Une.

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