Critique

À la télé ce samedi soir: BB King, The Life of Riley

B. B. King © Charles Sawyer
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Réalisé par Jon Brewer, ancien manager de David Bowie et de Mick Taylor, BB King: The Life of Riley est moins une biographie objective qu’une déclaration d’amour.

« J’ai commencé à appeler ma guitare Lucille après une bagarre dans une boîte de nuit. Il y avait une poubelle dans laquelle on avait enflammé du kérosène. C’était notre chauffage. Ce soir-là, deux hommes ont commencé à se battre. Ils l’ont renversée et ça a pris feu. Les gens sont sortis en courant et moi aussi. Je me suis rendu compte que j’avais oublié ma guitare. Je l’ai sauvée mais j’ai failli y rester. Le lendemain, on a retrouvé les deux hommes brûlés vifs dans l’immeuble. Ils se battaient pour une fille qui s’appelait Lucille. Ce nom me rappelle de ne plus jamais faire pareilles folies. »

Ce genre d’anecdotes, BB King, The Life of Riley en est truffé. Et pour cause puisqu’il raconte l’histoire incroyable et cabossée d’une des plus grandes légendes du blues. Et assurément celle dont l’influence a été la plus notable sur le rock grâce à son jeu de guitare hors du commun et son sens du spectacle. Né le 16 septembre 1925 à Itta Bena dans le Mississippi et élevé jusqu’à ses neuf ans par une mère très pieuse qui le mettait en garde contre l’influence néfaste du blues (blues qu’il chantera très vite dans les champs de coton), Riley B. King se souvient d’une vie bien remplie. De ses débuts à Memphis, des discriminations, du racisme institutionnalisé…

Rufus Thomas, Buddy Guy, tous les Rolling Stones, Ringo Starr, John Lennon, Eric Clapton, Carlos Santana, Bono, Bruce Willis, Slash, Morgan Freeman (qui sert de narrateur au documentaire) y vont tous de leurs témoignages et de leurs louanges pour dresser le portrait d’une légende qui a failli se faire dézinguer lors d’une tentative d’assassinat de Martin Luther King dans l’Alabama. Un mec modeste qui a été marié, la deuxième fois, par le père d’Aretha Franklin et se faisait des parties de pêche en costume de soie tout en gardant toujours les pieds sur terre… Réalisé par Jon Brewer, ancien manager de David Bowie et de Mick Taylor (d’où la liste interminable et clinquante des intervenants), BB King: The Life of Riley est moins une biographie objective qu’une déclaration d’amour. Il ne souffre cependant que de sa longueur (pas loin de deux heures) et d’hommages au final redondants. Si tout va bien, l’an prochain, le Blues Boy fêtera ses 90 ans…

  • DOCUMENTAIRE DE JON BREWER
  • Ce samedi 20 septembre à 22h45 sur Arte.
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