Critique

À la télé ce mardi soir: Thema, soirée Afghanistan

Le casse-tête afghan © DR
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

« La seule fois où j’ai vu le Mollah Omar rire, c’est quand il a abattu deux MiG pour venger la mort de ses amis. »

Contrairement à l’image formatée par les Guignols de l’Info, le Mollah Omar, dirigeant suprême des Talibans, n’était pas vraiment un boute-en-train à moto. C’est l’une des informations qui ressort du documentaire de Claire Billet, Le dernier calife d’Afghanistan, diffusé en ouverture de soirée (20.50) et consacré à l’un des hommes les plus recherchés au monde. On y suit trois femmes journalistes tentant de retracer à la fois la vie très discrète du Mollah Omar -les photos ou vidéos l’ayant immortalisé se comptent sur les doigts d’une main-, mais également caresser l’espoir de le retrouver. Carrément. Là où les services secrets américains se cassent les dents depuis plus de dix ans… Ambitieuses, parées de burkas qu’elles confondent parfois, les trois Occidentales s’insinuent dans un univers fermé, très masculin, pour une enquête par endroits palpitante, mais un peu vaine sur la longueur. On se réjouira néanmoins d’élargir le spectre de notre perception des Talibans, grands méchants loups des années 90, qui nous sont présentés ici sous un jour un brin plus nuancé. A 22h, Le casse-tête afghan prendra le relais pour essayer de dénouer les fils de l’Afghanistan d’aujourd’hui. Les troupes de l’Otan s’apprêtent à quitter un pays qui n’en finit pas de s’enliser, les Talibans restant aux aguets pour la suite. Complexe… A 23h, l’excellent documentaire Afghanistan 1979: La guerre qui a changé le monde offre une perspective plus historique, en revenant sur l’origine de ce conflit pivot de l’histoire contemporaine. De fait, en allant s’enterrer pour d’obscures luttes de pouvoir (bien plus nuancées qu’on ne le pense, l’URSS tentant, en envahissant l’Afghanistan, de modérer un régime communiste dur et incontrôlable) chez leurs voisins du Sud, alliés traditionnels, les Soviétiques ont quelque part précipité leur chute. Dans son essai, Gulya Mirzoeva donne la parole aux combattants de l’époque, aux anciens agents de la CIA impliqués dans l’armement de la résistance, mais également à Mikhaïl Gorbatchev qui, au moment de reprendre l’Union soviétique, hérita de cette guerre catastrophique. En 1991, l’URSS disparaissait. Un peu à cause de l’Afghanistan.

  • PRÉSENTÉ PAR EMILIE AUBRY.
  • Ce mardi 11 novembre dès 20h50 sur Arte.

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