Critique

À la télé ce dimanche soir: Picasso, l’inventaire d’une vie

Pablo Picasso © Gjon Mili/Time Life Pictures
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Alors que le musée Picasso rouvre ses portes le 25 octobre à Paris, dans un espace agrandi qui se focalisera moins sur ses périodes bleue, rose et cubiste (il comptera dorénavant 34 salles, une quinzaine de plus que par le passé), Arte a la bonne idée de consacrer une journée à l’insatiable génie espagnol.

Outre des courts métrages et la possibilité pour l’internaute de constituer son autoportrait en référence à l’univers de l’artiste, la chaîne franco-allemande propose ce dimanche quatre documentaires qui lui sont consacrés. Si l’un d’entre eux suit la métamorphose du musée, d’autres l’engagement politique de Pablo ou sa passion pour la photo, le solide et passionnant docu d’Hugues Nancy constitue assurément le plat de résistance de la journée.

Picasso, l’inventaire d’une vie commence avec sa mort le 8 avril 1973 en la présence d’un seul de ses quatre enfants mais sous l’oeil des journalistes et curieux qui se sont rassemblés autour de sa villa. Toute la complexité d’une famille bâtie autour d’un homme à la fois extrêmement libre et dévoré par ses pulsions créatrices.

Portrait costaud et fouillé d’un artiste qui courait contre le temps, a appris à dessiner avant de parler et n’a cessé de se réinventer, ce documentaire résume le fils d’un peintre sans envergure. Son envie de représenter la vie avec ses douleurs et ses doutes (la pauvreté, la solitude, le dénuement) avant de se décider à peindre ce qu’il sent et non ce qu’il voit pour dépasser le réel le pinceau à la main. Il raconte ses relations avec Apollinaire, Matisse, Cocteau, son amour de la chair, de la corrida et du cirque, les filles de joie et l’érotisme qui pénètrent son oeuvre. Mais aussi la révolution cubiste, les corps déformés, la fièvre de l’engagement politique, l’horreur de la guerre, le combat anti-fasciste et l’adhésion au parti communiste…

Nancy retrace en même temps l’inventaire de l’oeuvre laissée par le peintre à sa mort dans ses onze résidences. Un héritage gigantesque (1885 peintures, 11748 dessins, 1228 sculptures, 2800 céramiques, 18000 gravures, 6000 lithographies) pour lequel il n’avait même pas rédigé de testament. « On n’est que ce que l’on garde », avait-il coutume de dire. Alors Picasso n’avait rien jeté. L’occasion aujourd’hui de percer les mystères d’un des artistes les plus connus, énigmatiques et prolifiques du XXe siècle.

  • DOCUMENTAIRE D’HUGUES NANCY.
  • Ce dimanche 26 octobre à 20h45 sur Arte.

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