2016, une année riche en bonnes surprises pour les séries

The Young Pope, une pépite drôle et innovante signée Paolo Sorrentino. © DR
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Westworld et The Young Pope étaient assurément les deux séries les plus attendues de l’année, de par leur casting et leur ambition présumée. On n’a pas été déçu.

Dans un registre de grand spectacle, Westworld, que HBO voit probablement comme un successeur potentiel à Game of Thrones, déploie un univers complexe qui, à la manière d’un Lost (J.J. Abrams est de l’aventure, avec Jonathan Nolan), suscite théories, thèses et niveaux de lectures différents. De quoi alimenter une fan-base captivée par ce que ce grand parc d’attractions au goût de Far West – où les humains peuvent se défouler sur des humanoïdes  » assassinables  » à merci – peut offrir. Moins foisonnante, mais plus subtile, plus drôle et plus innovante, la très baroque The Young Pope permet à Paolo Sorrentino de confirmer tout le bien que l’on pensait de lui. Jude Law y campe un pape américain à la fois moderne et affreusement autoritaire, fascinant et inquiétant. Une pépite signée Canal +, Sky et HBO, agrémentée par quelques seconds rôles fabuleux. Mais si les deux séries, renouvelées pour une deuxième saison, ont marqué les esprits, que dire de la formidable The Night Of (toujours sur HBO), dans laquelle John Turturro campait un avocat perclus d’eczéma qui tente de mettre son expérience au service d’un jeune Américano-Pakistanais accusé de meurtre. Bouleversant. Autre belle réussite de l’année, Stranger Things (Netflix) passait à la moulinette tout le cinéma culte des années 1970-1980 (Alien, Les Goonies, E.T. , etc.) pour en faire une sucrerie irrésistible où trois gamins se liguent pour retrouver leur pote disparu. On pointera également American Crime Story (FX) qui revenait de manière convaincante sur l’affaire O.J. Simpson, ou encore, au niveau hexagonal, l’impressionnante série politique Baron noir (Canal +).

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Au rayon flops, notons l’incursion tardive de Woody Allen dans l’univers de la série, avec un Crisis in Six Scenes qui n’aura pas convaincu grand monde. De son côté, Vinyl, plongée hallucinée dans le rock new-yorkais des années 1960-1970, n’a pas permis au trio de rêve Terence Winter-Mick Jagger-Martin Scorsese de convaincre HBO de financer la suite de leur évocation. Dommage.

La comédie indie, l’oxygène des séries

Le retour de Judd Apatow dans le monde de la série (après la très attachante Freaks and Geeks), avec Love, était particulièrement scruté. Avec cette bulle douce-amère sur la formation d’un couple, le pape de la nouvelle comédie américaine ne s’est pas loupé. Même si ce n’est pas Love qu’on retiendra comme la plus grande réussite du genre en 2016. Des séries tout aussi lo-fi ont tenu le haut du pavé cette année. A commencer par Easy (Netflix), mais aussi Better Things (collaboration entre Pamela Adlon et Louis C.K., sur FX), ou Baskets (ovni signé par Zach Galifianakis et le même C.K., sur FX aussi). Ces petites perles ont prouvé que la comédie de format court – des épisodes d’une vingtaine de minutes – devenait le terreau idéal pour la série d’auteur. Ajoutons à ce tableau l’hilarante Fleabag et High Maintenance.

Black is the new black

Intelligente et fine, Atlanta fait partie des bonnes surprises de l’année. Concoctés par Donald Glover, ces dix petits épisodes nous emmènent à Atlanta, où un jeune Noir, diplômé d’université mais galérien professionnel, va tenter de se sortir du marasme en devenant l’agent de son cousin rappeur. Comédie amère à la subtilité incontestable, Atlanta plante ses graines dans une année où les séries indie au casting essentiellement noir s’inscrivent toujours plus dans le paysage. Même combat pour l’une des bonnes pioches de l’année sur HBO, Insecure, qui met en scène une trentenaire moderne, confrontée aux problèmes de sa génération. Déconstruisant les clichés généralement véhiculés sur les Afro-Américains dans la fiction US, Atlanta et Insecure font oeuvre utile avec leurs scripts remarquablement écrits. Dans un autre registre, celui du plaisir coupable, Luke Cage, énième adaptation d’un super-héros de Marvel, a également eu la bonne idée de mettre un casting noir à l’honneur, tout comme The Get Down, où Baz Luhrmann revisitait de sa créativité parfois indigeste les débuts new-yorkais du hip-hop.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content