Critique

[à la télé ce soir] Wilfrid

© ENFANT SAUVAGE PRODUCTIONS
Nicolas Bogaerts Journaliste

Un documentaire touchant, intime et sans fausse pudeur, portrait d’un jeune homme issu d’un milieu modeste, ouvrier, qui part à la conquête de la reconnaissance.

Wilfrid tapote sur le clavier de son ordinateur, le téléphone vissé à l’oreille lui diffuse une petite musique d’attente. Quand il est enfin connecté à un collaborateur du call center, celui-ci lui explique combien il lui est difficile de s’inscrire en tant qu’auto-entrepreneur (un statut d’indépendant en France) parce que son activité ne rentre pas dans les cases: il est animateur de lotos. On sent la voix incrédule et désarçonnée au bout du fil. Tout au long de ce documentaire touchant, intime et sans fausse pudeur, Léo Lagrafeuille dresse le portrait d’un jeune homme issu d’un milieu modeste, ouvrier, soutenu inconditionnellement par sa mère avec qui il vit, et qui part à la conquête de la reconnaissance. Tous les week-ends, il donne de la voix et du coeur aux lotos visant à financer des associations locales, en bateleur infatigable. À travers son portrait se dessine celui d’une France constamment hors champ et déclassée, celle des ronds-points, des centres commerciaux, des cheveux teints et des bistrots à moitié déserts.

Documentaire de Léo Lagrafeuille. ***(*)

Mercredi 30/06, 23h30, France 3.

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