Critique

[à la télé ce soir] Une confiance aveugle

© serendipity films
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Une histoire saisissante dans laquelle la vitesse, le danger et l’obsession permettent de se sentir vivre malgré le handicap.

Chaque année, des mordus de vitesse venus des quatre coins de la planète se retrouvent à la Speedweek pour parcourir le plus rapidement possible une distance de 19 kilomètres. Dans la foule bigarrée de barbus, de tatoués et d’édentés, une faune accro aux moteurs rutilants et aux engins surpuissants, Ben Felten veut devenir le pilote aveugle le plus rapide du monde. À gauche, à droite. Tout droit, tout droit… Kevin Magee, ancien champion de Grand Prix dont la mère aidait bénévolement les non-voyants, roule sur une autre bécane à ses basques et le guide sous le soleil brûlant australien. « Les aveugles sont des laissés-pour-compte dans notre société. L’État ne fait pratiquement rien. Je ne pouvais pas laisser un aveugle sur le bord de la route. » Ben Felten avait seize ans, voulait s’engager dans la Marine et courir le monde quand il a compris de quoi il souffrait. Atteint d’une maladie dégénérative, il ne voyait déjà plus grand- chose à 25 ans et, à 37, a perdu la vue pour de bon. Eva Küpper (lire notre interview) a suivi pendant trois ans la préparation des deux pilotes. Elle raconte leur entreprise complètement cinglée, la relation de confiance et de franchise qui les unit. Elle suit aussi Jed, un gamin dont la vue se détériore et qui fait du rodéo. Une histoire saisissante dans laquelle la vitesse, le danger et l’obsession permettent de se sentir vivre malgré le handicap.

Documentaire d’Eva Küpper. ****

Mercredi 11/08, 23h45, Arte.

[à la télé ce soir] Une confiance aveugle
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