Critique

[à la télé ce soir] Un flic

© Studiocanal
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Sur fond de polar minutieux et de rare tension érotique, Jean-Pierre Melville signe une oeuvre déroutante, fascinante, hypnotique, d’une richesse plastique inouïe.

Dans la voiture garée sur la digue désertée d’une station balnéaire (c’est filmé à Saint-Jean-de-Monts, en Vendée), quatre hommes attendent. Le vent se déchaîne, le temps s’écoule lentement, comme au ralenti, avant que le quatuor s’extraie du véhicule pour aller braquer la banque locale. La scène d’ouverture d’Un flic est une des plus marquantes du cinéma français. Elle transcende toute optique réaliste au profit d’une stylisation frôlant l’abstraction, et offre un prélude idéal au chef-d’oeuvre de Jean-Pierre Melville. Au coeur du film, un triangle amoureux formé d’un commissaire de police (Alain Delon), un gangster propriétaire d’une boîte de nuit à Paris (Richard Crenna, futur mentor de Rambo) et la maîtresse de ce dernier (Catherine Deneuve). Sur fond de polar minutieux et de rare tension érotique, Melville signe une oeuvre déroutante, fascinante, hypnotique, d’une richesse plastique inouïe.

Film policier de Jean-Pierre Melville. Avec Alain Delon, Catherine Deneuve, Richard Crenna. 1972. *****

Lundi 06/09, 20h55, Arte.

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