Critique

[à la télé ce soir] Motherland (saison 3)

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Nicolas Bogaerts Journaliste

La série britannique et satirique Motherland a pris l’habitude de transformer des situations quotidiennes éprouvantes pour les nerfs en formidables exutoires comiques.

Qu’y a-t-il de plus plombant pour une rentrée scolaire qu’un contexte de pandémie? Peut-être une association de parents d’élèves qui a pris l’habitude d’assujettir toute question relative à l’école et à leurs têtes blondes à des obsessions et névroses égocentrées. La série britannique et satirique Motherland a pris l’habitude de transformer des situations quotidiennes éprouvantes pour les nerfs en formidables exutoires comiques. Deux ans après sa deuxième saison, cinq épisodes en composent une troisième, chargée de cynisme, de dialogues fulgurants, de portraits acérés d’une classe moyenne passive-agressive, où le doute quant à l’intelligence sociale de certains humains ne dispense pas de tendresse à leur égard. Chaque parent se débat avec des questions de couple, de boulot, d’accomplissement personnel qui sont autant d’occasions de porter la lame dans plusieurs plaies sociétales et de pointer de singulières carences d’empathie et de sensibilité au bien public. Pour revenir à la pandémie: pour ne pas affronter la question frontalement, la série calque sur une prolifération de poux, le cauchemar scolaire absolu, les mêmes questions, débats et dommages collatéraux, dans un registre impitoyablement drôle. En cadeau, Joanna Lumley (Absolutely Fabulous) fait une apparition en grand-mère d’une exquise et irrésistible froideur.

Série créée par Sharon Horgan, Graham Linehan, Helen Linehan. Avec Anna Maxwell Martin, Lucy Punch, Diane Morgan. ****

Vendredi 10/09, 20h30, Be Séries.

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