Critique

À la télé ce soir: Michel Audiard « J’parle pas aux cons, ça les instruit »

Le réalisateur Michel Audiard se livrant à des facéties lors d'une interview accordée à l'émission "Les sept jours du monde". © INA/Guy Bremat
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Trente ans après sa mort, soirée Michel Audiard sur Arte. Dans la foulée d’Un taxi pour Tobrouk (20h45), la chaîne franco-allemande diffuse un portrait inédit de celui à qui l’on doit quelques-unes des plus grandes répliques du cinéma français.

« Le métier de dialoguiste, c’est plus un alibi de bavard qu’un travail d’écrivain. Parce que tout le monde dit des choses intéressantes. Il suffit de les écouter. Quand je dis tout le monde, ça veut dire aussi bien l’agrégé que le balayeur. Mais entendons-nous. A condition que l’agrégé parle pas de balayage et le balayeur dise par les lettres françaises. Parce qu’alors là, c’est foutu. » Trente ans après sa mort, soirée Michel Audiard sur Arte. Dans la foulée d’Un taxi pour Tobrouk (20h45), ce périple de quatre résistants et de leur prisonnier allemand dans le désert libyen avec Ventura et Aznavour dont il a signé les dialogues, la chaîne franco-allemande diffuse un portrait inédit de cet ancien coureur cycliste, devenu voleur de bicyclettes sous l’Occupation, à qui l’on doit quelques-unes des plus grandes répliques du cinéma français. « Quand les types de 130 kg disent quelque chose, ceux de 60 les écoutent. » « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’une brute qui marche. » C’est Michel Audiard. D’extraits de films en archives et témoignages (ceux de Mireille Darc avec qui il allait voir des combats de boxe, de ses potes Blier, Ventura et Serrault, et de son fils, Jacques, qui avait toujours refusé jusque-là de parler de lui en interview…), le documentaire d’Yves Riou et de Philippe Pouchain raconte la gouaille d’un môme abandonné par ses parents et élevé dans la rue, les sornettes d’un menteur et la culture extraordinaire d’un personnage un peu voyou… « Dans la vie, il faut avoir 30 copains et se méfier des autres », avait coutume de dire cet anar provocateur et cynique qui a entre 1950 et 1985 signé les dialogues de plus d’une centaine de films dont 17 avec Gabin. Si les deux hommes se chamaillaient souvent, « ils tombaient toujours d’accord devant un petit blanc contre les esthètes du cinéma, les margoulins de la production et les sulfureux de la critique… » Un portrait assez truculent, à l’image du personnage.

DOCUMENTAIRE D’YVES RIOU ET PHILIPPE POUCHAIN.

Ce dimanche 11 octobre à 22h20 sur Arte.

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