Critique

[À la télé ce soir] Mein Kampf, manifeste de la haine

Hitler répétait devant le miroir afin de se perfectionner comme conférencier sur les thèses de son manifeste Mein Kampf. © Heinrich Hoffmann
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le 1er janvier 2016, Mein Kampf est tombé dans le domaine public. Dans une Europe où s’exacerbent les crispations identitaires et la xénophobie, le dilemme est réel: Mein Kampf demeure-t-il dangereux?

Le land et le ministère des Finances de Bavière ont aujourd’hui tous les droits sur la succession d’Adolf Hitler. Ce qui inclut forcément la gestion de Mein Kampf, manifeste de la haine dont ils empêchent depuis 1946 toute nouvelle publication. Mais le 1er janvier, le texte fondateur du nazisme, écrit en prison par Hitler à la suite du putsch manqué de 1923, tombera dans le domaine public. Que faire? En interdire la publication au motif d’incitation à la haine raciale et le garder sous clé par peur de contagion ou l’imprimer analysé pour en démonter les rouages? Le texte étant accessible en deux clics trois mouvements sur le Web, des historiens planchent depuis 2012 sur une réédition commentée pour couper l’herbe sous le pied de tous les opportunistes, montrer le caractère nocif de l’ouvrage et anéantir sa force symbolique. Mais la pertinence de cette initiative fait débat. Le documentaire bien ficelé de Manfred Oldenburg donne la parole à des politologues, des survivants de la Shoah et raconte l’histoire de ces quelque 700 pages (biographie, programme politique et confessions) qui prédisaient l’horreur. Un débat particulièrement intéressant en ces temps troublés.

DOCUMENTAIRE DE MANFRED OLDENBURG.

Ce samedi 16 janvier à 21h00 sur La Trois.

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