Critique

[À la télé ce soir] Les Nouveaux Pauvres

© RBB
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

4 heures du matin. Dans le nord de la France, à Comines, Patricia part travailler. Patricia fait le ménage dans une crèche. C’est un boulot temporaire, un intérim. Pas son seul travail mais celui qui lui rapporte le plus d’argent: 9 euros 90 brut de l’heure. Pas de primes, pas d’avantages. Mille cent euros à la fin du mois si tout va bien. Patricia est une nouvelle pauvre. Une de ces personnes à bout de souffle qui triment pour des cacahuètes et auprès desquelles les arguments de l’extrême droite ont fini par faire mouche. Même si son compagnon est d’origine italienne, Patricia aimerait bien que « le Front national passe un bon coup« . Ces dernières années, l’écart entre les riches et les pauvres se creuse et la classe moyenne inférieure dégringole. Le documentaire de Karin de Miguel Wessendorf et Valentin Thurn raconte des remontés, des dépités, des victimes du chômage, des condamnés aux petits boulots. Des gens qui n’ont pas les moyens d’aller chez le dentiste et usent leurs vêtements jusqu’à la corde… Même en Suède, un retraité sur cinq vit à l’heure actuelle sous le seuil de pauvreté. Avant que Push, chassés des villes explique comment et pourquoi les métropoles deviennent le territoire exclusif des riches (22h20), Les Nouveaux Pauvres parle de précariat, des perdants de la mondialisation, de l’abandon, du manque de considération. Mais aussi de mouvements de révolte et de revenu universel de base. L’avenir est radieux…

Documentaire de Karin de Miguel Wessendorf et Valentin Thurn. ***(*)

Mardi 4/02, 20h50, Arte.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content