[À la télé ce soir] Les animaux ont-ils des droits?

Les récentes vidéos choc qui nous montraient comment, à la VUB, des petits animaux d’expérimentation étaient maltraités dans les laboratoires, font tomber à pic ce documentaire fouillé.

Qu’en est-il du bien-être animal? Ressentent-ils la souffrance? Ont-ils conscience d’eux-mêmes? Ont-ils des droits? Si oui, quels sont-ils? Quelle différence de droits entre les animaux de compagnie, ceux de divertissement et ceux d’élevage? Quid de leur destin en cas d’arrêt de ces élevages? Ces questions, et bien d’autres, Martin Blanchard se les pose dans une enquête riche et transversale, où les thématiques se répondent. On apprend ainsi, par exemple, que les poussins ont plus de capacités cognitives que l’on ne croit et sont capables de manipuler des petits nombres. Pourtant, dans l’industrie agroalimentaire, les poussins qui ne sont pas du bon sexe, quantité négligeable, sont étouffés et broyés sans ménagement, comme s’ils n’étaient pas vivants. Les images scandaleuses, souvent prises à la volée dans des abattoirs ou des laboratoires par des associations de défense des animaux, permettent ainsi d’ouvrir un débat et de susciter la réflexion. Avec, in fine, la question de la nature de nos relations: que ce soit pour l’alimentation, pour le loisir (zoo, cirque…) ou pour l’habillement, quelle légitimité ont les humains d’asservir les animaux? Est-ce que la domestication, entamée dès le Néolithique, est à remettre en cause? Sans apporter de thèse définitive ni chercher forcément le scandale, mais en n’éludant pas certaines images atroces, Martin Blanchard donne la parole à des éleveurs, des philosophes, des défenseurs des animaux, des représentants du mouvement vegan ou à la fondatrice du très unique Parti pour les animaux, en Hollande. Mais il rencontre également l’immense Jane Goodall, qui a tant fait pour que l’on regarde aujourd’hui les grands singes avec respect. En revenant sur quelques moments clés de l’histoire de la considération animale (les grands singes, justement, mais aussi les scandales des bébés phoques, des lapins torturés par l’industrie cosmétique, etc.), le film permet d’ouvrir un vrai débat sur nos valeurs. Un débat nécessaire.