Critique

[À la télé ce soir] Le Monde dans un tableau

© SCHUCH PRODUCTIONS
Massimo Urbinati Journaliste

Ce documentaire éclairé de Nicolas Autheman apporte une perspective aussi divertissante qu’instructive sur une époque et une économie dont nous sommes bien malgré nous les héritiers directs.

C’est l’histoire d’un tableau de 50 centimètres de haut et de 46 centimètres de large. C’est surtout l’histoire d’un détail qui fut plaqué sur toile en 1657, des mains d’un maître qui n’avait jamais quitté son pays. L’Officier et la Jeune Fille riant, peint par Johannes Vermeer, dévoile ici ses secrets les plus inavouables. Oeuvre en apparence des plus classiques, elle livrerait carrément les clés de la naissance de notre mondialisation. Car un élément en perturbe la composition, le chapeau démesuré dudit officier. Imparable signe extérieur de richesse, le couvre-chef en feutre de castor fut à la base de la première extinction de masse d’une espèce animale en lien avec une activité économique. Afin de pallier la carence, les Néerlandais créeront un fonds qui s’apparente à la première place boursière. Et dans le but de rallier la Chine, ils stimuleront une voie à travers les États-Unis qui, non seulement révolutionnera l’Histoire du commerce, mais présidera à la fondation de New York. Librement inspiré de l’essai Le Chapeau de Vermeer – Le XVIIe siècle à l’aube de la mondialisation de Timothy Brook, ce documentaire éclairé de Nicolas Autheman, délicieusement chuchoté par François Morel, apporte une perspective aussi divertissante qu’instructive sur une époque et une économie dont nous sommes bien malgré nous les héritiers directs.

Documentaire de Nicolas Autheman. ***(*)

Dimanche 18/10, 17h40, Arte.

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