Critique

[À la télé ce soir] La Suisse, coffre-fort d’Hitler?

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Massimo Urbinati Journaliste

Au cours de l’historique procès de Nuremberg, les têtes tombent et les langues se délient. S’il est un Etat que l’on imaginait épargné des débats, c’est bien la Suisse.

Ce reportage nous explique comment, grâce à sa santé financière, le pays a toutefois joué un rôle ambigu dans le conflit. Au sortir de la Première Guerre, c’est sur une économie exsangue qu’Hitler accédait au pouvoir. Les accords de Versailles et la crise de 1929 avaient vidé les caisses de l’Allemagne vaincue. Malgré cela, la politique de réarmement engloutira plus de la moitié des dépenses publiques du pays. Lors de l’invasion, le pillage en or des pays pris d’assaut est dès lors fatidique. Encore faut-il pouvoir monnayer ce butin pour le transformer en indispensable matière première. Dans ce contexte houleux, près de 345 tonnes d’or seront achetées par la Banque nationale suisse. Un recel actif dont la boiteuse légitimité trouve refuge dans la neutralité proclamée et le droit international. Ce n’est là que le début d’une vaste enquête, parfaitement ficelée et foncièrement sensible, sur cette éthique économique fourbe et ses implications refoulées pendant des lustres.

DOCUMENTAIRE DE XAVIER HAREL ET OLIVIER LAMOUR.

Ce vendredi 15 avril à 22h45 sur La Une.

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