Critique

[à la télé ce soir] La Meute

© FABULA / FREMANTLE INTERNATIONAL
Nicolas Bogaerts Journaliste

Tournée alors que les mouvements féministes jouaient un rôle décisif dans les grandes manifestations populaires chiliennes en 2019, La Meute parvient à capter la profondeur des problèmes sociopolitiques du pays.

Une école privée dans un quartier de riches privilégiés de Santiago au Chili est bloquée par des lycéennes déterminées, exigeant l’arrestation d’un professeur qu’elles accusent d’abus sexuels. La disparition soudaine de leur figure de proue, Blanca Ibarra, va plonger l’entre-soi bourgeois dans les eaux profondes de la violence systémique et viriliste envers les femmes. Comme d’autres avant elle, Blanca est tombée entre les mains de La Meute, un jeu hébergé par le Dark Web dont le but pour les garçons est de « mater » des filles et de les marquer d’un tatouage de loup. L’affaire est prise très au sérieux par l’inspectrice Olivia Fernández. Tournée alors que les mouvements féministes jouaient un rôle décisif dans les grandes manifestations populaires chiliennes en 2019, La Meute parvient à capter la profondeur des problèmes sociopolitiques d’un pays traversé par les structures ultracatho et patriarcales héritées de Pinochet. Son scénario à tiroirs et ses fausses pistes remontent un fil un peu attendu jusqu’à l’Église, mais pose d’excellents constats, offrant via ses actrices qui tiennent bien la barre, un moment de catharsis et de prise de conscience collective.

Série créée par Lucía Puenzo, Sergio Castro, Enrique Videla. Avec Daniela Vega, Antonia Zegers, Paula Luchsinger. ***(*)

Jeudi 24/06, 20h55, Arte.

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