Critique

[à la télé ce soir] Journal d’un médecin de ville

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Après 35 ans de bons et loyaux services, le généraliste Jean-Paul Mesdom s’apprête à prendre sa retraite. Son histoire est celle d’une époque décisive et inquiétante pour les soins de santé. Une époque où le patient est devenu plus demandeur que le docteur.

« Ouvre grand ton bec et fais ahhh… » Il est drôle, vif et bienveillant. Décontracté, paternaliste et un peu taquin. Après 35 ans de bons et loyaux services, le généraliste Jean-Paul Mesdom s’apprête à prendre sa retraite. Il bosse dans un cabinet de la région parisienne avec deux confrères et, tandis qu’il effectue ses dernières consultations et ses ultimes visites à domicile, prépare le terrain à son successeur. Mesdom a connu les papas, les mamans, parfois même les grands- parents de ses patients. Face aux déboussolés, aux casse-couilles, aux inquiets, aux déprimés et à tous ceux au bout du rouleau, il ressemble par moments davantage à un conseiller de vie, à un pote ou à un couteau suisse qu’à un médecin… Sa salle d’attente bondée a parfois des allures de hall de gare. « À part les urgences, dans le coin, il n’y a plus personne qui fait du sans rendez-vous. Faut être fou » , dit-il. Et le vieux médecin de ville l’est un peu. Son histoire est celle d’une époque décisive et inquiétante pour les soins de santé. Une époque où le patient est devenu plus demandeur que le docteur. « La porte se ferme pour les gens qui sont un peu perdus dans leur vie. » Le quotidien d’un humaniste, la mutation d’une profession et le récit en filigrane d’un lien social en voie de disparition.

Documentaire de Nicolas Mesdom. ****

Mercredi 25/08 à 23h05 sur Arte

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