Critique

[À la télé ce soir] Joe Cocker et The Isle of Wight

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Soirée musicale sur Arte, avec un documentaire sur Joe Cocker, Mad Dog with Soul, et un autre sur l’Isle of Wight Music Festival 1970, Message to Love.

Joe Cocker: Mad Dog with Soul

Documentaire de John Edginton. ***(*)

Ce vendredi 4 août à 22h35 sur Arte.

« Ce gamin a dû dormir avec tous mes albums« , dit un jour Ray Charles à son sujet. Voix « noire » parmi les plus frappantes de la soul et du blues rock blancs, Joe Cocker a tout connu. L’enfance ouvrière dans la ville industrielle de Sheffield, la folie hippie de Woodstock, le succès planétaire, les affres de la bibine et de la came, et même une vie de montagnard avec ses chiens dans le Colorado. « Joe et l’élégance, ça a toujours fait deux… » Vic, son frère aîné, sort les photos de famille et raconte avec les autres (ses musicos, sa femme…) un homme souvent adorable et charmant mais sans limite qui, à seize ans, était installateur de gaz et chantait le soir dans les pubs. Un chanteur que révélerait Woodstock donc mais qui foutrait tout en l’air avec l’héro et l’alcool. Pouvant descendre une bouteille de rhum au resto en attendant les plats ou rester tétanisé sur scène, complètement cuit, avant d’aller gerber derrière les amplis. Un destin incroyable, traité de manière très classique.

Message to Love: The Isle of Wight Music Festival 1970

Documentaire de Murray Lerner. ****

Ce vendredi 4 août à 23h35 sur Arte.

[À la télé ce soir] Joe Cocker et The Isle of Wight
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On a vu, revu et rerevu le documentaire sur Woodstock réalisé par Michael Wadleigh. On connaît moins le film de Murray Lerner sur le festival de l’île de Wight. On est en 1970. C’est le troisième du nom et le dernier avant un break de 32 ans… Les Doors, Jimi Hendrix, Miles Davis, les Who ou encore Joan Baez figurent à sa pléthorique affiche mais l’événement souffre cette année-là de son gigantisme. Sur cinq jours, 600.000 personnes s’y donnent rendez-vous fin août alors que l’endroit n’est accessible que par bateau. Lerner et son équipe y filment les concerts, le fourmillement et la fraternité mais aussi les coulisses, le chaos et le désenchantement. Entre les jeunes maoïstes qui veulent pénétrer sur le site sans payer (l’entrée ne coûte pourtant que trois livres), les difficultés à rémunérer les artistes (certains exigent leur pognon rubis sur l’ongle) et les problèmes liés à cette colossale organisation, Message to love raconte quelque part la fin du rêve hippie. Fric and love…

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