Critique

[À la télé ce soir] Joanna Lumley’s India

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Nicolas Bogaerts Journaliste

La merveilleuse diva alcoolique de Absolutely Fabulous nous emmène à la rencontre des multiples composantes de l’Inde, berceau de spiritualité, de misère et de contradictions.

Née au sein d’une famille de militaires britanniques installés dans la colonie depuis le début du XIXe siècle, la merveilleuse diva alcoolique de Absolutely Fabulous Joanna Lumley nous emmène durant trois épisodes de 45 minutes à la rencontre des multiples composantes de l’Inde, berceau de spiritualité, de misère et de contradictions. Du temple somptueux de Madurai aux champs de thé des montagnes de Valparai (où jadis s’étendait une jungle luxuriante détruite par le colon anglais), du désert rustre du Rajasthan aux ruelles de Calcutta où les transsexuelles et les intouchables luttent pour leur survie, Joanna Lumley passe du rire aux larmes, s’extasie devant les archives retrouvées de ses ancêtres, se souvient et, les yeux humides, demande pardon pour les années coloniales. C’est là que réside le malaise, résumé par un article au vitriol du Guardian, qui détaille tout ce que la série passe sous silence: les exactions de la British East India Company, de l’Empire britannique et de son armée, qui ont façonné les rapports de force encore à l’oeuvre dans la société indienne. La série entend montrer une image positive de l’Inde contemporaine mais, à coups d’images trop fabriquées, ressemble à un reportage Geo Magazine dont la mise en scène ostentatoire permet à Joanna Lumley de surjouer toute la palette de ses émotions d’actrice.

Série documentaire de Toby Ward. Présentée par Joanna Lumley. **(*)

Ce mardi 15 août à 20h50 sur Arte.

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