Critique

[À la télé ce soir] Jean Rochefort, l’irrésistible

© Jean-Pierre Fizet / Bridgeman
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Portrait d’un des comédiens les plus attachants et regrettés du cinéma français.

Il disait que sans sa moustache, il avait la tête d’un traître de mélodrame. Il a promené ces poils mémorables dans le cinéma français en brisant les frontières entre la tragédie et la comédie sans jamais se soucier du ridicule. Élève médiocre né dans une famille d’industriels bretons et fan de Buster Keaton, Jean Rochefort a toujours préféré la fantaisie à la logique. Ses potes du conservatoire (Belmondo, Rich, Marielle) mais aussi Antoine de Caunes, Patrice Leconte, Bertrand Tavernier ou encore Guillaume Canet racontent un homme facétieux, pessimiste assez forcené qui s’est pris de passion pour les chevaux (il a été propriétaire et éleveur) et a été un personnage dans un film qui n’a pas existé (le Don Quichotte maudit de Terry Gilliam, pourri par sa double hernie discale et une pluie dévastatrice)… « Il m’est arrivé de trouver des scénarios médiocres et puis de passer à la banque et de les trouver pas mal, sourit-il. Effectivement, il y a eu un tunnel durant lequel je tournais moins et de façon moins heureuse. » Du théâtre à ses savoureux commentaires pour les Jeux Olympiques en passant par Que la fête commence, Cartouche et sa fameuse danse dans Le Mari de la coiffeuse, portrait d’un des comédiens les plus attachants et regrettés du cinéma français.

Documentaire d’Yves Riou. ***(*)

Lundi 30/11, 22h20, Arte.

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