Critique

[à la télé ce soir] Insecure (saison 5)

© DR
Nicolas Bogaerts Journaliste

Pot de départ pour Issa Rae et sa merveilleuse Insecure qui, depuis 2016, inonde le monde -ou ceux qui, par ici, ont eu la bonne idée de s’y plonger- de sa délicieuse comédie intersectionnelle.

La cinquième et dernière saison des mésaventures d’Issa et son groupe d’amis millennials black de Los Angeles démarre alors qu’elle est invitée à un week-end d’anciens de son université. Dans un panel d’entrepreneurs (statut jusqu’auquel elle s’est hissée non sans craintes d’imposture), suite à une question, elle balbutie: « Suis-je sur le bon chemin? (…) Je n’en sais rien. Honnêtement, il n’y a jamais aucun moyen de savoir si vous avez fait le bon choix. Peut-être je vais me réveiller demain en réalisant que j’ai foiré tout mon temps. » Cette scène magistrale encapsule le génie d’une série et de son autrice qui ont réussi à métaboliser l’autodépréciation et ses déterminismes systémiques. Plus encore, Issa Rae a livré les raisons de se réjouir de la moindre victoire sur elles et de se méfier des toxicités mutuelles. De ses débuts il y a dix ans aux manettes de la websérie Awkward Black Girl au terme d’ Insecure, une des meilleurs séries des années 2010, Issa Rae, qui nous a appris l’indulgence envers nos erreurs et nos illusions d’estime de soi, est devenue l’autrice comique d’une génération ultrasensible.

Série créée par Issa Rae. Avec Issa Rae, Yvonne Orji, Jay Ellis. ****

Jeudi 02/12, 20h30, Be 1.

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