Critique

[à la télé ce soir] Fantômas démasqué

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

De la littérature au cinéma en passant par l’imaginaire collectif, portrait d’un hyper criminel qui peut être n’importe qui.

En attaquant devant les tribunaux la maison Gaumont et ses adaptations cinématographiques qui font davantage rigoler que flipper, Marcel Allain, auteur avec Pierre Souvestre des romans initiaux, adresse fin des années 60 deux grandes questions à la justice française: qui est au fond Fantômas et jusqu’où peut-on aller dans l’appropriation d’un personnage? Personnification mystérieuse du mal, matrice de tous les méchants de fiction, Fantômas est un pur produit industriel commandé à deux journalistes au début du XXe siècle. Au total, 32 romans paraissent entre 1911 et 1913. C’est une révolution. Ce type de collection populaire n’existe pas cinq ans auparavant et les ouvrages coûtent 65 centimes seulement. Mais Fantômas, LE monstre de son époque, époque très rationnelle de progrès scientifique, passionne aussi les intellectuels et les artistes: Breton, Cocteau, Cendrars, Neruda, Queneau, Magritte… De la littérature au cinéma en passant par l’imaginaire collectif, portrait d’un hyper criminel qui peut être n’importe qui.

Documentaire de Dimitri Kourtchine. ***(*)

Vendredi 28/01, 22h30, Arte.

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