Critique

[à la télé ce soir] Elle s’appelle Sabine

© DR
Nicolas Bogaerts Journaliste

Filmé il y a quinze ans, récompensé en 2007 à Cannes par le Prix de la Critique internationale à la Quinzaine des Réalisateurs, ce documentaire de Sandrine Bonnaire conserve intacte l’intensité de son sujet et du dispositif qui le dévoile.

Ce portrait poignant et frontal de sa soeur Sabine, 38 ans, qui souffre d’autisme, est un dialogue permanent et multiple avec l’actrice -qui joue pleinement sur la conscience de sa place physique, publique et de son regard-, les souvenirs, le corps, l’affection, la vie, la maladie. C’est un voyage dans une mémoire de 25 ans, depuis la déscolarisation de Sabine suite aux premiers signes autistiques et, au gré de vidéos familiales, tour à tour brutales dans leur réalisme sans concession et touchantes dans les irruptions de poésie, d’espoir, de tendresse. À mesure que ses soeurs quittent le domicile familial, les décisions sont de plus en plus difficiles et les situations, critiques et bancales, jusqu’à l’ouverture, en 2006, d’une structure d’accueil adaptée. Le documentaire pointe l’absence criante de solutions pérennes pour les personnes handicapées ou en souffrance cognitive. C’est encore malheureusement le cas aujourd’hui. Et lorsque Sabine « pleure de joie » devant un film de vacances, prenant conscience de sa condition, du chemin parcouru, c’est une catharsis renversante qui inonde chaque parcelle de notre âme.

Documentaire de Sandrine Bonnaire. ****

Lundi 11/10, 20h30, La Trois.

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