Critique

[À la télé ce soir] Days

© HOMEGREEN FILMS
Nicolas Bogaerts Journaliste

Aux frontières d’un cinéma d’auteur et du documentaire, le onzième film du réalisateur taïwanais Tsai Ming-liang, lauréat du prix du Jury des Teddy Awards de la Berlinale 2020, est d’une incommensurable douceur.

Pourtant, son évocation première est la douleur. Celle de Kang, qui irradie son cou, entrave ses mouvements, et le fait expérimenter quelques médecines parallèles. La douleur de Anong, un jeune Laotien perdu à Bangkok à la recherche d’un travail précaire, est celle de l’exil et de l’isolement. Leurs deux solitudes vont se mélanger le temps d’une nuit, où les caresses offriront un moment de répit. Days est un film somptueux et lent, brillant et complexe, qui fait évoluer deux intimités distinctes, vers une étreinte éphémère et éternelle. Le son y est omniprésent, l’action minimaliste, et toute sa place est laissée à l’épanouissement de la sensualité, fût-ce par effraction. Dans ce film pas vraiment contemplatif, plutôt précaire et, par là-même, universel, l’intrusion du vivant dans un monde bétonné, cloisonné et froid est d’un réconfort précieux.

Drame de Tsai Ming-liang. Avec Lee Kang-sheng, Anong Houngheuangsy. ****

Lundi 31/08, 00h35, Arte.

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