Critique

[À la télé ce soir] Black Panthers

© STEPHEN SHAMES
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Ponctué par une musique du tonnerre, de superbes photos en noir et blanc, les propos de militants, flics et historiens, le documentaire de Stanley Nelson évoque la naissance et les piliers du mouvement.

Ce n’est pas le court métrage documentaire tourné à Oakland par Agnès Varda pendant les manifestations autour du procès de Huey P. Newton et sorti en 1968 que voilà. C’est un docu d’aujourd’hui (de 2015 pour tout dire), en deux parties, de Stanley Nelson, réalisateur new-yorkais multi-primé et ardent défenseur de la cause afro-américaine. Nelson y raconte le résultat du spectacle quotidien de la police qui lâche les chiens dans la rue et à la télévision. Il explique une organisation d’autodéfense qui surveillait de près la police lors de ses interventions dans le ghetto noir. Les mecs gonflés qui sont entrés dans le Capitole armés et ont avec audace, courage et arrogance changé les perspectives. D’inspiration marxiste-léniniste, avec un penchant pour l’insurrection, le mouvement politique de libération afro-américaine Black Panthers parlait à ceux qu’on tabassait pour un rien, qu’on envoyait derrière les barreaux pour une simple contravention et s’est imposé dans les médias comme une voix contestataire légitime. Ponctué par une musique du tonnerre, de superbes photos en noir et blanc, les propos de militants, flics et historiens, Black Panthers évoque la naissance et les piliers du mouvement. Son combat, ses actions sociales et son implosion entre querelles intestines et parasitage par le FBI. Classique, riche, bien ficelé et malheureusement encore d’actualité.

Documentaire de Stanley Nelson. ****

Mardi 20/10, 20h50, Arte.

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