Critique

[À la télé ce soir] Beyoncé’s Lemonade

Beyoncé © DR
Didier Stiers Journaliste

Le disque-film de Beyoncé n’était jusqu’ici disponible que via des services payants (Tidal, iTunes…). BeTV le propose ce dimanche en clair: une aubaine…

Lemonade n’est pas que le sixième album studio de Beyoncé, c’est également un film, diffusé le 23 avril dernier sur HBO puis brièvement streamé par la chaîne payante américaine. Le disque et ses 58 minutes d’images ont ensuite été chargés sur Tidal, donnant au passage un petit coup de boost à la plateforme voulue par Jay Z (Monsieur Beyoncé dans le civil). Dans les semaines qui ont suivi, Lemonade a aussi fait son apparition sur Amazon et iTunes. Toujours des services payants donc: que BeTV le propose en clair est donc déjà une aubaine…

Marier images et chansons n’est pas nouveau pour l’artiste. Fin 2013, chaque plage de Beyoncé, son album précédent, était alors accompagné d’un clip, mais sur un ton plus léger ou plus glamour. Lemonade est un disque-film autrement plus ambitieux. Déjà parce que pas moins de sept réalisateurs y ont contribué. Parmi eux: Jonas Akerlund (des clips pour Lady Gaga, Madonna…), Kahlil Joseph (Kendrick Lamar, Flying Lotus, FKA Twigs), l’excellent Mark Romanek (Nine Inch Nails, Hurt de Johnny Cash) et Queen B elle-même.

Elle a voulu ici une ode à la femme (noire), mêlant les paragraphes d’une histoire d’amour et de couple tumultueuse à des considérations sur le statut des Afro-Américaines. En début d’année, le clip illustrant Formation, extrait de Lemonade, en donnait déjà un avant-goût, évoquant ses origines et, plutôt en filigrane, le jeune Trayvor Martin, abattu en 2012 par la police de Floride. On reste aujourd’hui dans cette veine plus engagée, entre questions d’identité, foi et… réconciliation finale. Les images, qui rappellent quand même son statut de star, n’en sont pas moins truffées de symboles (tel l’éclairage rouge soulignant, dans Emptiness, le passage sur la féminité et les menstruations).

Film féministe? À de nombreux points de vue! Jusque dans l’intro de chaque « chapitre », où Beyoncé reprend For Woman Who Are Difficult to Love, un texte de Warshan Shire, jeune poétesse d’origine somalienne, très active sur les réseaux sociaux, et dont les deux recueils ont déjà été traduits en plusieurs langues (sauf en français).

Reste que pour l’heure, Queen B a (peut-être) d’autres soucis en tête: si certains ont relevé dans Lemonade des clins d’oeil/hommages (biffez la mention inutile) à Terrence Malick et David Lynch, un certain Matthew Fulks la poursuit carrément en justice pour avoir, argumente-t-il images à l’appui, plagié dans le trailer du film divers éléments visuels de Palinoia, un court-métrage qu’il a réalisé. Comme on dit: affaire à suivre…

DISQUE-FILM DE JONAS AKERLUND, KAHLIL JOSEPH, MARK ROMANEK…

Ce dimanche 19 juin à 20h00 sur Be 1 en clair.

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