Critique

[à la télé ce soir] Anne Boleyn

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Les intrigues politiques, les jeux d’alliance, la relation tendue entre Anne Boleyn et Thomas Cromwell, montrent la déchéance d’une femme puissante et intelligente, organisée minutieusement par un petit groupe d’hommes pour de fallacieuses raisons.

On pensait un peu naïvement que la série The Tudors (2007-2010) avait dit l’alpha et l’oméga des tribulations du règne d’Henry VIII. L’ascension et la chute d’Anne Boleyn, deuxième épouse du roi schismatique et mère de la future Elizabeth Ire, y étant dépeintes avec un certain sens de l’éclat dramaturgique. C’était sans compter sur cette nouvelle vision critique de l’Histoire, qui démarre deux ans après le couronnement de la reine, alors qu’elle a donné naissance à sa fille et est de nouveau enceinte après deux fausses couches. Les intrigues politiques, les jeux d’alliance, la relation tendue entre Anne Boleyn et Thomas Cromwell, puissant conseiller du roi, montrent la déchéance d’une femme puissante et intelligente, organisée minutieusement par un petit groupe d’hommes pour de fallacieuses raisons. Si la brûlante actualité du thème échappe à certains, les mêmes seront sans doute trop occupés à lancer des cris d’orfraie à la vue d’un casting noir, notamment Jodie Turner-Smith, qui livre une immense prestation dans le rôle de la future ex-reine. Même s’il est vrai que la nouvelle tendance des fictions britanniques à laver les crimes de l’Histoire par un ravalement de casting peut lasser. Les dialogues parfois un peu ampoulés empêchent aussi, régulièrement, de saisir la tension pourtant alimentée par une réalisation finaude.

Série créée par Eve Hedderwick Turner. Avec Jodie Turner-Smith, Mark Stanley, Paapa Essiedu. ***(*)

Mercredi 22/09, 20h30, Be 1.

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