Critique

À la télé ce mercredi soir: Qatar, les dieux (du foot) sont tombés sur la tête

Qatar: Les dieux (du foot) sont tombés sur la tête © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Comment un pays à la culture footballistique inexistante, au climat aussi peu favorable à la pratique du sport, ayant par ailleurs une conception disons singulière des droits de l’homme, est-il parvenu à décrocher l’organisation du plus grand événement sportif de la planète?

Le sujet a déjà fait couler beaucoup d’encre. Sauf retournement de situation, en 2022, la Coupe du monde de football se déroulera au Qatar. Un coin de la planète où il fait 47 degrés à 11 h du matin en juin. Où au mieux on regarde les matchs à la télé (même ceux du championnat national) et où la consommation d’alcool (la boisson des champions…) est uniquement admise dans les bars des hôtels de luxe. Comment un pays à la culture footballistique inexistante, au climat aussi peu favorable à la pratique du sport, ayant par ailleurs une conception disons singulière des droits de l’homme, est-il parvenu à décrocher l’organisation du plus grand événement sportif de la planète? C’est ce que tente de découvrir Sylvain Pak en allant mettre son micro sous le nez des grands de ce monde. Sens de la provocation à la Michael Moore, ton franchouillard irritant mais gommé par les lièvres qu’il soulève, Pak enquête. Avec Nicolas Sarkozy (les chantiers de la Coupe du monde, c’est un magot de 100 milliards d’euros à se partager), Michel Platini dont le fils est devenu patron d’un équipementier sportif appartenant à un fonds d’investissement du Qatar, Yann Arthus-Bertrand dont le film Home a été tourné grâce à un petit coup de pouce des Qataris (qui lui auraient fait miroiter un Mondial vert) et Zinedine Zidane, qui aurait empoché treize millions d’euros pour lui apporter son soutien, le pays du Moyen-Orient a pu compter sur des ambassadeurs de choix.

Quand elle n’évoque pas les stades climatisés, la soucoupe volante censée passer au-dessus des terrains pour faire de l’ombre et le possible déplacement de la compétition en janvier, Pak enquête sur les soupçons de corruption et le non-respect des droits de l’homme. « J’ai vu des domestiques sortir du coffre de voiture de leur patron », va jusqu’à déclarer un footballeur anciennement actif au Qatar où 30 ouvriers décéderaient chaque mois sur les chantiers. La FIFA se prononcera sur d’éventuelles sanctions au printemps de cette année. Edifiant.

  • DOCUMENTAIRE DE SYLVAIN PAK.
  • Ce mercredi 21 janvier à 21h55 sur La Une.

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