Critique

À la télé ce mardi soir: Classe moyenne, des vies sur le fil

Jean-Philippe à la caisse chez Aldi © Frédéric Brunnquell
Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Classe moyenne, des vies sur le fil fixe son attention sur quatre destins, quatre situations dont le point commun pourrait se nommer galère ou débrouille.

« En dessous de 1392 euros, ils appartiennent à la classe populaire; entre 1392 et 2567 euros, à la classe moyenne; au-delà de 2567 euros, ils font partie des Français aisés. » Ces lignes de classification sont issues d’une interrogation menée par Arte sur son site Internet, en préambule au documentaire en trois parties que la chaîne franco-allemande propose ce mardi: « Considérez-vous faire partie de la classe moyenne? » Souvent perçue comme le parent pauvre des enjeux politiques du moment, la classe moyenne, en particulier dans sa frange la moins nantie (on estime qu’elle rassemble environ dix millions de personnes en France), souffre durement de la crise. Tout en ayant l’impression d’être laissée à l’abandon. C’est le constat que dresse le film de Frédéric Brunnquell qui, s’il ne déborde pas des frontières hexagonales, parlera très certainement à nos compatriotes.

Classe moyenne, des vies sur le fil fixe son attention sur quatre destins, quatre situations dont le point commun pourrait se nommer galère ou débrouille. C’est un quadra, serveur dans une brasserie après avoir dirigé un restaurant, et qui empile les heures pour essayer de remplir le frigo familial. C’est un couple dont le mari a vu son salaire amputé de 25% et dont la femme travaille à mi-temps, le tout dans l’endettement. C’est une metteuse en scène, intermittente du spectacle, qui doit sous-louer l’une des chambres de son appartement pour pouvoir y rester avec ses enfants. C’est une marchande de journaux, qui ne peut s’octroyer que 500 ou 600 euros de salaire par mois… Autant de situations si pas désastreuses, du moins vachement à ras. On n’est pas loin de la pauvreté, la pure, la dure. Les fins de mois sont pénibles. On se débrouille comme on peut.

Frédéric Brunnquell a suivi pendant sept mois ces femmes, hommes et enfants plongés de plain-pied dans ce qu’on appelle la petite classe moyenne. En ne parsemant ses images que de quelques commentaires off de remise en contexte, le réalisateur, toujours en retrait, fait le choix de laisser les situations du quotidien parler à sa place. Il en ressort un documentaire particulièrement fin et attachant, dans lequel on imagine très clairement les rêves brisés et les petites douleurs de la vie.

  • DOCUMENTAIRE DE FRÉDÉRIC BRUNNQUELL.
  • Ce mardi 17 février à 20h50 sur Arte.

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