6 séries télé flamandes qui cartonnent

Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

CLAN

Une série VTM et Caviar Films créée par Malin-Sarah Gozin. Avec Barbara Sarafian, Maaike Neuville, Dirk Roofhtooft. 1 saison. 10 épisodes. 2011.

Le pitch.

Jean-Claude, « De Kloot » pour les intimes, est mort. Ordure de première, De Kloot avait le malheur d’être marié à l’une des cinq soeurs Goethals. A l’insu de cette dernière, les quatre femmes s’étaient alliées, dix mois auparavant, pour éliminer leur beau-frère. Alors que dans le passé, épisode après épisode, elles multiplient les échecs, elles sont traquées, dans le présent, par deux agents d’assurance soupçonneux…

Les ingrédients.

28% Desperate Housewives, pour la musique badine de dramédie. 34% Six Feet Under pour le démarrage de la série, avec un corps dans un cercueil. 7% Cold Case, pour la résolution d’un meurtre du passé, 9% How I met your mother, pour les allers-retours entre présent et passé.

Notre avis.

Dotée, dans sa construction, d’une complexité assez inhabituelle pour une production locale, Clan propose un savant dosage de drame, d’humour noir et de comédie plus franche appuyé par un travail esthétique intéressant. Franchement réjouissante, cette série en dix épisodes se laisse joyeusement regarder. Kill De Kloot!

VAN VLEES EN BLOED

Une série Eén et Woestijnvis créée par Tom Van Dyck et Michiel Devlieger. Avec Reinhilde Decleir, Lucas Van den Eynde, Sien Eggers. 1 saison. 7 épisodes. 2009.

Le pitch.

Après quelques années passées loin du cocon familial, pour des raisons qu’il n’évoque pas volontiers, le jeune Rudy Vangenechten rentre au village, bien décidé à se faire une place au sein de la charcuterie familiale. Un retour qui ne plait pas forcément à son père, même si les femmes de la famille, la déclinante matriarche Maria « Moemoe » Vangenechten en tête, s’en réjouissent.

Les ingrédients.

32% Six Feet Under, pour le côté business familial et l’intrigue qui se déroule en famille.

Notre avis.

Entre drame familial intime et comédie potache, Van vlees en bloed personnifie parfaitement ces nouvelles séries flamandes aux qualités indéniables, mais qui restent diablement locales dans le ton. Assez inégale, bien que fort inspirée par moments, ce véritable carton d’audience (près de 2 millions de téléspectateurs) porte la griffe du prolifique Tom Van Dyck.

QUIZ ME QUICK

Une série Eén et Koeken Troef créée par Bart De Pauw, Jonas Geirnaert, Bart Vaessen, Steve De Wilde. Avec Wietse Tanghe, Dirk Van Dijck, Jos Verbist. 1 saison. 10 épisodes. 2012.

Le pitch.

Alors qu’un quiz de culture générale se tient dans un petit café, cinq individus que rien ne rapproche à priori vont former, un peu par hasard, une équipe, la Table 7. Conduite par le jeune et nonchalant Nick, l’équipe va tellement bien réussir qu’elle se prendra au jeu. Pour finalement essayer d’atteindre la Champions’ League du quiz, le Superprestige.

Les ingrédients.

37% Full Monty pour l’alliance improbable, en vue d’un objectif qui l’est tout autant, de cinq losers magnifiques.

Notre avis.

Pas spécialement spectaculaire ni renversante, Quiz me quick est pourtant bercée par une humanité et un amour des personnages qui fait chaud au coeur. « We waren zo goed, samen », entend-on dans cet éloge de la solidarité plus complexe qu’il n’y paraît, malgré quelques personnages façonnés à la truelle. Carton d’audience.

DE RONDE

Une série Eén et Woestijnvis créée par Jan Eelen. Avec Koen De Graeve, Tom Van Dyck, Paul Wuyts. 1 saison. 9 épisodes. 2011.

Le pitch.

De Ronde Van Vlaanderen, véritable messe pascale du cyclisme au nord du pays, s’apprête à prendre son départ, en ce jour d’avril 2010. Alors que les coureurs se mettent doucement en place, plusieurs destins seront influencés, de près ou de loin, par le déroulement de cette course mythique.

Les ingrédients.

45% Amores Perros, pour les destins qui s’entrecroisent et qui se touchent dans un accident voiture.

Notre avis.

Véritable tour de force narratif, De Ronde conjugue série chorale ambitieuse aux relents universels et spécificités ultra locales (l’impact de cette course ne peut être vraiment compris que par les Flamands) qui en font un objet d’autant plus unique que la série s’insinue pour de vrai dans la course, avec les directeurs sportifs, les coureurs… Forcément un peu inégale dans ses intrigues multiples et dans les enjeux qu’elle souhaite traiter, De Ronde développe néanmoins une ambition passionnante et quelques scènes d’une intensité bouleversante. A découvrir absolument.

DE PARELVISSERS

Une série Een et Woestijnvis. Créée par Tom Lenaerts, Michiel Devlieger en Michel Vanhove. Avec Ides Meire, Sara De Roo, Tom Van Dyck… 1 saison. 6 épisodes. 2006.

Le pitch.

1994. Six amis lancent une maison de production, appelée De Parelvissers. Leurs programmes inondent rapidement la télé flamande. Jusqu’en mai 2000, quand l’un des six associés, Jan De Ridder, disparaît après avoir vidé les caisses de quelque 100 millions, laissant la boîte au bord de la faillite. Cinq ans plus tard, Piet De Ridder, le plus jeune frère du disparu, réunit les anciens comparses dans une maison au fin fond des Ardennes. Objectif : résoudre l’énigme.

Les ingrédients.

10% Entourage pour les coulisses, 8% Big Brother pour le huis clos et les images CCTV, 2% les Galapiats pour le côté Une ardeur d’avance.

Notre avis.

Même si la fin a pu irriter certains téléspectateurs, qui avaient lancé depuis des semaines leur propre enquête sur le Net, décortiquant chaque épisode sur les forums, De Parelvissers remplit parfaitement son objectif: tenir en haleine avec un buddy drama bien senti, un suspense tendu. Amitiés, trahisons, faux-semblant, espoirs déçus… Tout y passe, dans un huis clos d’autant plus vicieux qu’on peut y voir une mise en abyme: quand la maison de production Woestijnvis crée De Parelvissers, elle est elle-même dans l’oeil du cyclone, anticipant ici sa première crise de croissance.

HET GESLACHT DE PAUW

Une série Een et Woestijnvis. Créée par Bart De Pauw. Avec Bart De Pauw, Maaike Cafmeyer, Tom Waes… 2 saisons. 11 + 10 épisodes. 2004-2005.

Le pitch.

Star de la télé flamande, Bart De Pauw s’offre son propre reality show, invitant les caméras à le suivre dans sa vie quotidienne, lui et toute sa famille: sa femme, ses deux enfants, sa mère et son petit frère, qui tous vivent sous le même toit. A la manière de la tribu Pfaff? Exactement! Sauf que le ton est ici à la parodie féroce.

Les ingrédients.

5% Snuls pour la parodie made in Belgium, 5 % The Office pour les face caméras et le montage, 5% Dead Set pour la critique de la real-tv.

Notre avis.

Jubilatoire! La charge de Bart De Pauw contre la téléréalité est aussi massive que jouissive. Plus encore que la real tv, c’est le phénomène des BV’s -pour bekende Vlamingen- qui est dans le viseur, en prenant pour principale cible les Pfaff, dont le docusoap cartonne alors sur VTM. Si l’humour ne fait pas toujours dans la dentelle, il tord les codes du genre avec un plaisir pervers. Surtout que Bart De Pauw joue le jeu jusqu’au bout, tournant certaines scènes de sa parodie dans la vie réelle, réclamant par exemple des « BV’s kortingen » aux commerçants chez qui il fait ses courses, ou croisant lors d’un gala les véritables Pfaff… Hilarant.

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