Oyez, oyez: vous voulez lire des idioties sur Julian Assange et Daft Punk?

Où les pochettes de disques sont moches, des critiques culturels racontent des conneries sur Julian Assange, et Daft Punk et Disney va sortir Prom, un film sur les bals de promotion…

Qu’ont donc en commun, outre le fait d’être musiciens, Prince, Bryan Ferry, Coco Rosie, Soundgarden, MIA, Ringo Starr, Jeff Beck et MGMT? Très simple, selon Pitchfork, ils ont tous sortis des disques en 2010 dont la pochette est particulièrement affreuse ou stupide, voire les deux. Festival d’atrocités, donc, dont on retire personnellement avec beaucoup de bonheur les mises en scène animalières (Jeff Beck et Soundgarden, des gags en soi!).

http://pitchfork.com/features/staff-lists/7889-the-worst-album-covers-of-2010/

Julian Assange, le responsable de WikiLeaks, est-il un méchant à la James Bond (drôle de tête, mal coiffé, bien habillé, veut tout faire péter…) ou un Jason Bourne avec moins de muscles (faire éclater les vérités cachées même s’il faut se battre contre la terre entière et risquer d’y laisser sa carcasse?). Chez Salon, on prend la peine de sérieusement poser la question et de tenter d’y répondre par un long article à l’argumentation assez bien consternante. C’est que, monsieur le petit criticaillon de cinéma, l’exercice que voilà est totalement vain et ne sert qu’à étaler votre ch’tite culture blockbusteroise. Petite cervelle, larbin, hurlerait le gauchiste français Mélenchon, vous rappelant au passage qu’au lieu d’écrire des inepties, si vous appliquiez la méthode Assange à votre propre métier, il s’agirait de débiner les dessous de l’industrie; entreprise hautement plus passionnante qu’une énième critique « wow » de la dernière courge hollywoodienne. C’était notre message « Cantona, la révolution en pantoufles tous les jours » de la semaine…

http://www.salon.com/news/wikileaks/index.html?story=/ent/movies/film_salon/2010/12/03/assange_bond_villain

Chez Disney, on se spécialise dans les titres en quatre lettres puisque juste après Tron, nous aurons droit à Prom. Une démarche complètement piteuse au Scrabble mais qui ne risque pas grand-chose au box-office. Prom s’intéresse en effet de près à ce canevas übber-classique du cinéma américain et de la vie estudiantine yankee: le bal de promotion, à la fin de l’équivalent de nos études secondaires. Pelles, rateaux, cuites à la Bud Light, dépucelages bucaux, éjaculations précoces sur la belle robe à 1500 dollars, premiers joints, cocaïne pour les bourges, ecstasy pour les vrais oufs, bagarres entre manchabals et sportifs, jalousies et vengeance apocalyptique pyromane si on s’appelle Carrie et qu’on a un nez de cochon… On sait ce que les cinéastes font généralement à partir de ce genre d’idée. Disney ne semble pas échapper à la règle, en moins graveleux que Porky et American Pie, tout de même… Et en ayant visiblement bien intégré les ressorts de la télé-réalité et d’une série télévisée comme Glee. Tiens, quatre lettres aussi, Glee… Un hasard?

http://trailers.apple.com/trailers/disney/prom/

N’importe qui doté de deux oreilles vous dira que la BO de Tron par Daft Punk, c’est 80% d’orchestrations symphoniques à la Hans Zimmer, de deux ou trois tracks proches de Giorgio Moroder et d’un seul morceau « discoveryen » en crescendo où la patte des Français est clairement reconnaissable. Bref, du travail modeste, largement dépersonnalisé, au service d’un blockbuster et d’un univers créé par d’autres. N’importe qui vous dirait cela… sauf les Inrocks, qui nous vendent plutôt ce boulot de commande comme une véritable révolution dans le monde de la composition musicale cinématographique. Quand la critique musicale se fait propagande, épisode « j’ai perdu le compte »…

http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/56155/date/2010-12-07/article/tron-lheritage-la-bo-symphonique-et-siphonnee-signee-daft-punk/

Serge Coosemans

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